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Chronique des matières premières

Cacao: les filières ébranlées par la chute des prix

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La Côte d’Ivoire a baissé de 36% le prix du cacao payé au producteur. C’est un aveu d’échec du système mis en place il y a cinq ans.

Un chargement de cacao en transit au port d'Abidjan.
Un chargement de cacao en transit au port d'Abidjan. AFP PHOTO/ ISSOUF SANOGO
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L’organisation ivoirienne de la filière cacao ne résiste pas au plongeon des cours. Le Conseil du Café-Cacao a dû se résoudre à baisser considérablement le prix au producteur pour la récolte intermédiaire. 700 francs CFA, 1,14 euro le kilo de fèves, c’est la plus basse rémunération depuis la réforme du système il y a cinq ans.

Cette réforme de 2012 devait pourtant mettre les producteurs à l’abri des fluctuations des cours mondiaux du cacao. En cédant par anticipation des droits d’exportation sur 80% de la récolte, le Conseil du Café-Cacao pouvait fixer le prix au producteur pour toute la campagne sans trop de risque.

Défaillance

C’était sans compter la défaillance des exportateurs. Une faiblesse du système pourtant pointée dans un audit dès 2012, et qui avait déjà mis à mal la filière à la fin des années 1990. Nombre de petits exportateurs, pariant à la hausse, n’ont pas fixé leur prix de vente : ils ont prix de plein fouet la chute des cours due à l’augmentation de la production mondiale et à la dégringolade de la livre sterling.

Pas moyen d’acheter les fèves aux planteurs. 350 000 tonnes de cacao sont restées dans les champs, près de 20% de la production annoncée pour 2016-2017. Le Conseil du Café-Cacao a dû revendre à vil prix ces tonnages. En tardant à communiquer sur ses décisions, il a aggravé la défiance des investisseurs sur les marchés financiers du cacao et accéléré la chute des cours, au plus bas depuis 10 ans.

200 milliards de francs CFA de pertes

L’Etat ivoirien a déjà reconnu 200 milliards de francs CFA de pertes, 300 millions d’euros. L’autorité de la filière ivoirienne annonce qu’elle veut désormais accroître son contrôle sur les intermédiaires, en s’inspirant du Ghana voisin, qui finance directement l’achat des fèves au producteur. Mais au Ghana, l’organe public qui s’en charge, le Cocobod, est lui aussi dans une mauvaise posture. Très endetté, il a déjà épuisé le montant du prêt bancaire international qui le finance et demande une rallonge.

 

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