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Revue de presse Afrique

A la Une: crispation en RDC

Publié le :

© AFP/Pius Utomi Ekpei
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Après le blocage de l’Accord du 31 décembre, l’opposition congolaise hausse le ton. « Le Rassemblement dirigé par Félix Tshisekedi a annoncé un plan d’actions pour exiger la mise en œuvre de l’Accord et a appelé à la mobilisation générale du peuple congolais, c’est ce rapporte le site d’information congolais 7 sur 7 qui cite les propos de l’opposant : « je vous invite à soutenir la journée ville morte le lundi 3 avril, à soutenir la grève générale décrétée par les syndicats le 5 avril, à répondre à la marche pacifique annoncée par l’UDPS le 10 avril afin d’exiger la mise en œuvre de l’Accord », a déclaré Félix Tshisekedi.

Qui plus est, relate encore 7 sur 7, le Rassemblement de l’opposition congolaise estime que « dès lors que le processus devant conduire à la mise en œuvre de l’accord est compromis, le consensus dégagé pour l’acceptation de Joseph Kabila comme chef de l’Etat pendant la période préélectorale et électorale est également rompu. Pour la plus grande plateforme de l’opposition, Joseph Kabila demeure l’élément central de la crise actuelle et du problème congolais. Il ne peut par conséquent s’ériger en arbitre d’une crise créée par lui-même et encore moins se présenter comme solution à celle-ci. »

Alors, dans ces conditions, « Kabila réussira-t-il à réconcilier le pays ? », s’interroge Le Potentiel à Kinshasa. « Une fois de plus, la RDC est sur une pente raide, constate le journal. La survie du pays est entre les mains de son chef, Joseph Kabila. Le défi à relever, c’est de ramener la confiance dans le cœur des Congolais pour permettre au pays de repartir sur de nouvelles bases. Il en a les moyens et la capacité, au regard de ce qui a été fait en 2002 avec l’endossement de l’Accord global et inclusif de Sun City en Afrique du Sud. Tout dépend donc de lui. Devant le président de la République, il y a deux chemins, pointe encore Le Potentiel. D’un côté, celui qui est tracé par les caciques de sa famille politique, lequel pourrait mener vers le chaos ; de l’autre, celui qui augure d’un bel avenir par la tenue d’élections. Empêcher l’éclatement du pays et réconcilier la nation congolaise, voilà le grand défi à relever par Joseph Kabila avant que le pire n’arrive. »

Risque d'affrontements ?

Et il y a urgence, car ce mois d’avril sera un « mois à haut risque en République démocratique du Congo », prévient le site d’information congolais Cas-Info. « Après l’échec des négociations et l’incapacité de la classe politique de mettre en œuvre l’accord de la Saint-Sylvestre, la situation semble clairement basculer sur la voie de la confrontation, estime en effet Cas-Info. Convaincu, après avoir concédé le maintien du chef de l’Etat à son poste le temps d’une courte transition, que ce dernier cherche plutôt à s’accrocher indéfiniment au pourvoir, le Rassemblement a donc décrété des actions populaires tout au long du mois d’avril. Objectif, faire plier le pouvoir et obtenir la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre. Ce que de nombreux Congolais redoutaient est donc arrivé. C’est-à-dire le risque d’affrontements dans la rue. […] Tous les ingrédients de la confrontation sont réunis, lorsqu’on connait le réflexe des forces de sécurité à procéder à la répression dans ce genre de situation que le compromis politique aurait, pourtant, pu empêcher. » Alors, s’interroge Cas-Info, « Joseph Kabila, qui a promis de prendre la parole, lui aussi, sans doute, au cours de ce désormais mois d’avril de tous les dangers, va-t-il saisir cette opportunité pour désamorcer la bombe ? »

Qui a assassiné les deux experts de l'ONU et leur chauffeur ?

Toujours en RDC, beaucoup de questions sans réponses après l’assassinat des deux experts de l’ONU… « Les corps de Michael Sharp et de Zahida Katalan, qui enquêtaient sur les violations des droits de l’homme au Kasaï central, ainsi que celui de leur compagnon d’infortune qui leur servait d’interprète, Betu Tshintela, ont été retrouvés plus de deux semaines après leur disparition, le 12 mars dernier. Mais à peine a-t-on fait la macabre découverte, constate Le Pays au Burkina, que la polémique enfle entre le gouvernement congolais, qui pointe d’un doigt accusateur les miliciens du Kamwina Nsapu, et les associations de défense des droits de l’Homme qui, en des mots à peine voilés, accusent le pouvoir. »

« Kinshasa a déjà tranché, pointe pour sa part Aujourd’hui, toujours à Ouaga. Le pouvoir est étranger à ces macchabées. Les policiers ne seraient pas responsables de ces cadavres. Les infortunés seraient tombés dans une embuscade des milices de Kamwina Nsapu. Kinshasa en veut pour preuve que l’un des tués a été décapité. Mais dans cette guerre de communication, estime le quotidien ouagalais, c’est bien celui qui a la langue coupée qui risque d’avoir immanquablement tort. Les milices n’ont ici, pas droit à la parole. Il est donc plus facile pour le pouvoir de sabrer les miliciens. »

Et Aujourd’hui de conclure : « rien ne s’arrange pour la RD Congo, empêtrée dans une crise politique sans fin, des guerres sectaires et des assassinats d’humanitaires. Quand un pays prend ce chemin, c’est qu’il n’est pas loin de toucher le fond. »

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