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Invité Afrique soir

«La justice ivoirienne a gâché une occasion historique de rendre justice»

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L'ex-première dame de Côte d'Ivoire dont le procès s'était ouvert, il y a un peu moins d'un an a été déclarée non coupable de crimes de guerre et de crime contre l'humanité. Après le réquisitoire du procureur qui réclamait la prison à perpétuité, le verdict de la Cour d'assises a surpris et déçu le collectif des victimes.

Simone Gbagbo lors de son procès en Côte d'Ivoire, le 27 juin 2016.
Simone Gbagbo lors de son procès en Côte d'Ivoire, le 27 juin 2016. ISSOUF SANOGO / AFP
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Antonin Rabecq, représentant de la FIDH (Fédération internationale de la ligue des droits de l’homme) en Côte d’Ivoire est notre invité. La FIDH et ses partenaires le Midh (Mouvement ivoirien des droits humains) et la LIDHI (Ligue ivoirienne des droits de l’homme) avaient décidé de ne pas participer à ce procès en mai 2016 parce qu’il avait été préparé à la va-vite. D’après Antonin Rabecq, il y a finalement une certaine logique à ce verdict.

 

« La façon dont l’instruction judiciaire a été conduite à l’endroit de Mme Simone Gbagbo depuis 2012, laissait à désirer. Pour le dire clairement, elle a été bâclée. Nous n’avons pas eu d’explications sur les raisons pour lesquelles les autorités judiciaires ont décidé de juger Mme Gbagbo seule. Et cette décision qui a été faite à la hâte, probablement pour répondre à la Cour pénale internationale qui jugeait dans le même temps, Monsieur Gbagbo ou pour évacuer ce dossier, ces raisons-là ont conduit les magistrats ivoiriens à se précipiter et à présenter devant la Cour d’Assises un dossier malheureusement vide ou en tout cas parcellaire et qui ne permettait pas –c’était notre crainte, elle a été confirmée- d’établir la responsabilité individuelle de Mme Gbagbo pour les crimes commis pendant la crise.

 (…) Mme Gbagbo était poursuivie aux côtés de 150 autres personnes devant la cellule spéciale d’enquête et d’instruction. Devant cette cellule spéciale elle était donc poursuivie avec d’autres auteurs présumés des crimes commis pendant la crise, y compris des complices présumés des faits qui lui sont reprochés. En décidant de la juger seule et de la sortir du panier judiciaire dans lequel elle se trouvait, les autorités se sont privées de ressources, de témoignages d’informations qui auraient permis d’établir irréfutablement la culpabilité de Mme Simone Gbagbo… »

 

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