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Revue de presse Afrique

A la Une: mésententes autour de la conférence d’entente nationale au Mali

Publié le :

© AFP/Pius Utomi Ekpei
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« Prévue par l’article 5 de l’Accord pour la Paix et le Réconciliation au Mali, rappelle Le Républicain à Bamako, la Conférence d’entente nationale doit s’ouvrir aujourd’hui, lundi 27 mars à Bamako. Selon le comité d’organisation, 300 participants venant des régions, du District de Bamako et de la diaspora, prendront part à cette rencontre organisée autour de trois grands thèmes : la paix, l’unité et la réconciliation nationale. » Seulement voilà, constate le quotidien bamakois, « Les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger (CMA et Plateforme) et l’Opposition malienne ont décidé de ne pas participer à cette Conférence. La CMA et la Plateforme dénoncent 'la décision unilatérale de la partie gouvernementale de maintenir la Conférence…'. Et l’Opposition malienne refuse de 'participer à la conférence dite d’entente parce qu’elle n’est pas porteuse du dialogue refondateur inclusif' qu’elle réclame depuis plus de trois ans. »

Pour L’Indicateur du Renouveau, rien de neuf sous le soleil… « La CMA a longtemps refusé de participer à ce processus. Elle s’était illustrée de la même manière à la mise en place des autorités intérimaires. Si la CMA et sa désormais alliée, la Plateforme, optent pour le boycott de la Conférence d’entente nationale, cela n’a assurément rien de nouveau et ne devrait pas empêcher le processus de paix de suivre sa trajectoire. Et surtout la terre de tourner autour du soleil pourvu que le gouvernement comprenne la nécessité de prendre en compte les suggestions de l’opposition pour que celle-ci participe aux débats. »

Humiliations…

Le Sursaut, toujours à Bamako, s’agace : « cela fait plus d’un an que l’Accord est signé. Depuis, tout est mis en œuvre pour restaurer l’unité et l’intégrité du territoire national. Mais toutes les initiatives de l’Etat allant dans ce sens sont des échecs et parfois, de retentissantes humiliations. Qu’on y regarde de près et l’on constate que, de la signature du document à ce jour, toutes les concessions sont consenties par l’Etat, aucune par les rebelles. »

Alors, préconise Le Sursaut, « au-delà des supputations ou prétentions autonomistes et politiques, l’évidence est que, pour la tenue d’une telle rencontre, la commission d’organisation devrait se donner un temps raisonnable pour mieux se préparer et éviter tout risque d’échec, surtout un boycott de la part des groupes armés. Mais l’on peut toujours redresser la barre en faisant de cette rencontre du 27 mars au 2 avril une étape du processus pour un vrai forum du peuple, de l’intérieur comme de la diaspora. »

Creuser le fossé ?

Dans la presse de la sous-région, les critiques fusent… A commencer par le site d’information burkinabé Wakat Séra : « à quoi aura donc servi la Conférence d’entente nationale sinon à renforcer les clivages entre le pouvoir et l’opposition et creuser davantage le fossé entre les groupes armés et Bamako, notamment sur la question de l’Azawad ?, déplore le site. Ne serait-il pas plus opportun, s’interroge-t-il, de réinstaller l’administration dans tout le Nord du pays et réussir à y faire flotter le drapeau national ? Quid des nombreux Maliens que la guerre a chassés de chez eux et qui continuent d’errer en terre étrangère sans perspective concrète de retour à la maison ? Certes, ce sont-là, autant des questions qui pourraient et devraient être débattues au sein de la Conférence d’entente nationale. Il suffisait seulement d’y mettre la forme dans sa préparation, estime Wakat Séra. Et surtout, que les différentes parties fassent enfin preuve de bonne foi, et se départissent de tout dessein personnel et divisionniste, dans le seul intérêt du Mali, un et indivisible. »

Chantage ?

« Certains acteurs de la crise malienne seraient-ils opposés au retour à la paix ? », s’interroge pour sa part Ledjely.com en Guinée. « Ou tout au moins, la paix du Mali n’est-elle pas subordonnée à des intérêts pécuniaires ? Parce qu’en définitive, c’est de cela dont il s’agit, pointe le site guinéen. L’Etat malien s’étant révélé à la fois décadent et déliquescent, voilà que certains en profitent pour le faire chanter. Une attitude à la limite compréhensible de la part de la CMA. Mais une attitude moins attendue de la part des groupes armés pro-gouvernementaux et de la classe politique malienne. Les premiers parce qu’ils sont censés agir selon les intérêts du gouvernement légitime et la seconde parce qu’on attend de ses membres plus de responsabilité et de décence. Et c’est pourquoi, conclut Ledjely, de la part des deux, la déception est des plus grandes. »

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