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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une : Europe, soixante bougies fondues

Publié le :

AFP
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1957 – 2017, cela fait donc pile soixante ans. Et à lire la presse en France ce matin, c’est à se demander si la vie commence à soixante ans…

Libération veut y croire, avec l’économiste Thomas Piketty, que le journal a interrogé. « Repenser l’Europe, c’est possible », estime cet éminent soutien du candidat socialiste à la prochaine présidentielle Benoît Hamon. Pour Thomas Piketty, qui a « imaginé un nouveau traité », pas de doute, c’est « aux citoyens de reprendre le contrôle de l’Europe ».

Et pour Libération aussi, soixante ans après la signature du Traité de Rome, il faut « retrouver l'alacrité des fondateurs, qui n'ont pas hésité à bousculer le réel ». L’alacrité ? Dit plus simplement, c’est, en français courant dans le texte, la gaité qui entraine l’enthousiasme.

Oui, à lire la presse, l’Europe qui souffle ses soixante bougies en est loin. Ainsi, le journal L'Union/L'Ardennais craint-il que le Brexit, cette sortie du Royaume Uni de l’Europe ne soit que « la partie émergée de cet iceberg de tous les dangers, capable de parcelliser un continent dont les fragilités ressurgissent ».

Mais en ce jour anniversaire, les europhiles se rassureront en découvrant le sondage que publie ce matin Le Figaro, selon lequel les Français jugent que la construction européenne a eu des effets « plutôt positifs », ils sont clairement « en faveur de l'euro ». Un sujet très clivant puisque si plus de 7 Français sur 10 souhaitent conserver l’euro, les deux tiers de ceux qui ont l'intention de voter pour Marine Le Pen au premier tour veulent un retour au franc.

Le Pen : l’onction poutinienne

Marine Le Pen, justement. La candidate du Front national a été reçue par Vladimir Poutine hier à Moscou. « Marine Le Pen accroche Poutine à son tableau de chasse », lance Le Parisien, qui publie la photo de la poignée de mains que la présidente du Front national a échangée avec le « maître du Kremlin ». Et ce journal recense justement ledit tableau de chasse de Marine Le Pen à ce jour : les présidents égyptien Al Sissi, libanais Michel Aoun, et tchadien Idriss Déby.

Le Pen chez Poutine ? « C’est sa première rencontre officielle avec le dirigeant d’une grande puissance », souligne Libération. Qui se demande si, au-delà de la « mise en scène de leur relation privilégiée », cette visite ne visait pas à « débloquer un nouveau prêt ».

Fillon : la tactique du « cabinet noir »

Polémique entre deux François - Fillon et Hollande - au sujet du « cabinet noir ». Etant rappelé que le premier a accusé le second de diriger un « cabinet noir » à l’Elysée, et que le second a dénoncé le « manque de dignité du premier, la presse française, assurément, n’en démord pas, le feuilleton Fillon est un filon.
L'Est républicain rappelle ainsi que le candidat de la droite croit voir dans le « flot de révélations qui le submerge
 » l'œuvre d'un « cabinet noir aux ordres de François Hollande ».

« Après s'en être pris à la presse et aux juges, François Fillon accuse à présent le président de la République d'avoir ourdi un complot contre lui, relève aussi Presse-Océan. Cette violente contre-attaque, (…) peut-elle vraiment lui permettre de se refaire une virginité et de remonter la pente des sondages ? Rien n'est moins sûr », prévient ce quotidien de l’ouest de la France.

Le Monde y voit une « escalade pathétique » et trouve que, depuis deux mois, la campagne présidentielle est « déjantée ».

La Nouvelle République du Centre-Ouest explique que « la place de deuxième le 23 avril s'éloignant, la seule issue pour (François Fillon) reste donc de cristalliser dès le premier tour le maximum de voix : celles des électeurs de droite acquis à la cause du programme, ses supporters de toujours, les anti-Hollande... voire même les complotistes ».

Quant au journal Le Télégramme, il estime qu’il n'est « pas supportable, dans une démocratie, que le Président soit tenu informé d'affaires judiciaires qui ne concernent pas la sécurité du pays. Ni que la police et les juges enfreignent quotidiennement le secret de l'instruction en transmettant leurs dossiers à la presse ».

Fillon : « l’affaire Angot

Et voilà « l’affaire Angot » ! Lors de l’Emission politique jeudi soir à la télévision, il semblerait que ce soit l’intervention de l’écrivaine Christine Angot qui ait été très commentée. Romancière, « commentatrice politique à ses heures », résume Le Parisien, il semblerait en effet que ce soit « surtout » cette intervention qui ait « ému », constate ce quotidien, qui qualifie cette séquence de « très controversée ». La preuve en chiffres, avec la flambée de commentaires suscitée sur le réseau social Twitter par cette séquence très tendue de l’émission : « 170 000 tweets (pour l’émission de jeudi), contre 100 000 habituellement », rapporte ce journal.

Anecdotique, me direz-vous ? Pas vraiment, puisque le journal Le Figaro y consacre ce matin son éditorial « de Une », en présentant Christine Angot comme une «  femme de gauche (qui) a le coup d'éclat permanent » (et les lecteurs de François Mitterrand reconnaîtrons ici la référence au « coup d’Etat permanent », qui n’est autre que le titre d’un livre écrit par le premier président socialiste français de la Vem République).

Justement. Christine Angot, elle, en a récemment appelé au second, François Hollande, pour qu’il présente quand même sa candidature à la présidentielle. C’était dans une lettre ouverte publiée par Le Journal du Dimanche, le 26 février (nous l’avions signalé ici-même dans la revue de presse des hebdomadaires. C’était donc avant le dépôt des candidatures.

Et bien Le Figaro rappelle ce matin à ses lecteurs cette vaine supplique de Christine Angot à François Hollande.  Il y a un mois elle a publié une tribune à la manière de Boris Vian: « Monsieur le Président, je vous fais une lettre…» À un détail près. En son temps, Vian l'iconoclaste bousculait le président de la République. Notre rebelle supplie François Hollande de ne pas « laisser le bateau échouer » (sic). Elle susurre: « Vous êtes notre capitaine » (elle est romancière, les métaphores, c'est son truc). « Que le capitaine ait échoué depuis cinq ans ne semble pas l'effleurer ». Alors, oui, « l’affaire Angot », du pain béni… pour la presse.

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