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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Londres frappé au cœur

Publié le :

AFP
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« La mort et le chaos au pied de Big Ben, s’exclame Le Parisien. Des corps éparpillés sur le trottoir tout le long du pont de Westminster, du sang, des pleurs, les fameux bus rouges à impériale abandonnés, des ambulances et des voitures de police partout, sirènes hurlantes, un quartier entier évacué et une ville placée en état d’urgence. De nouveau hantée par la peur. »
Le terrorisme aveugle a encore frappé… Quatre morts et 40 blessés hier à Londres. L’assaillant, barbu et vêtu de noir, a été abattu.
Alors même si Daech vacille en Irak et en Syrie, les racines du mal, invisibles, sont toujours bien présentes. Et elles peuvent surgir partout.

En effet, soupire La Croix, « le terrorisme djihadiste se nourrit de plusieurs phénomènes virulents : l’antagonisme exacerbé entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite, qui fragmente le Moyen-Orient ; l’hostilité à un Occident jugé impérialiste qui reste vivace dans plusieurs régions du monde ; et la fascination exercée, y compris en Occident, par une vision radicale de l’islam. Face à ces dynamiques puissantes et complexes, la reconquête militaire ne peut être qu’un élément de réponse, affirme La Croix. L’enjeu est aussi diplomatique, politique, social, culturel, religieux… Mossoul et Rakka tomberont, mais Daech se développe au Yémen, en Afghanistan, en Égypte, et continue de faire peser une menace constante en Europe et en Amérique du Nord. Même si soixante-huit pays étaient réunis hier à Washington pour la dixième réunion de la 'coalition mondiale' anti-djihadiste mise sur pied en 2014 par Barack Obama, la photo de famille ne doit pas faire illusion, conclut le quotidien catholique. Les ressorts de la haine sont loin d’être brisés. »

« Bagdadisation »

En effet, renchérit Le Journal de la Haute-Marne, « la bête immonde est coriace. Ses convulsions seront longues. Elle pourra faire des dégâts pendant des années, malgré tous les moyens qui seront imaginés pour la mettre complètement hors d’état de nuire. »
« En dépit de l’implication constante des gouvernements et des forces de sécurité partout mobilisées, nos capitales sous la menace terroriste se bagdadisent peu à peu, et ce n’est pas un conte des Mille et une nuits, soupire La Nouvelle République du Centre Ouest. Le risque constant, permanent, ne s’est pas émoussé, c’est bien sûr le contraire. Londres l’a démontré une nouvelle fois hier : pour le djihad il n’existe ni frontières ni Brexit. »

Pour Ouest-France, « l’attaque de Londres doit nous inciter à remettre à plat la hiérarchie de nos préoccupations. Nous sommes tous Londoniens, même au temps du Brexit. Nous sommes tous défiés sur le continent par des enjeux sécuritaires et stratégiques sans précédent depuis deux générations. Ils exigent fermeté, calme et lucidité. Pour ne pas céder à la peur. »

Et justement, pointe Paris-Normandie, « à un mois du premier tour de la Présidentielle, il serait temps que les prétendants à l’Elysée - peu importe leur place sur l’échiquier politique - fassent de la lutte contre le terrorisme la priorité n°1. »

Le patrimoine des candidats

La campagne présidentielle en France, justement, avec hier soir la publication officielle du patrimoine des candidats…
C’est nouveau et c’est obligatoire : chaque prétendant à l’Elysée est tenu de déclarer son patrimoine à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.
« Logement principal, résidence secondaire, contrat d’assurance vie, actions dans les entreprises, droits d’auteur, montres de valeur, emprunt remboursé ou en voie de l’être… La fortune des candidats   curieusement, très peu possèdent une voiture   varie de quelques milliers d’euros pour Philippe Poutou, pointe Le Parisien, à plusieurs millions d’euros, pour Nicolas Dupont-Aignan ou François Asselineau. 'Ce pas supplémentaire vers une plus grande transparence ne peut que rassurer l’opinion publique', veut croire René Dosière, député socialiste, à l’origine de cette réforme. Et pourtant !, s’interroge Le Parisien. Que valent des déclarations, même publiques, lorsqu’elles ne sont soumises à aucun contrôle et se résument en fait à des 'déclarations sur l’honneur' ? Résultat, constate le journal : une déclaration comme celle de Marine Le Pen doit être prise pour 'argent comptant', alors qu’une enquête judiciaire et une procédure fiscale sont en cours, pour soupçons de sous-évaluation de son patrimoine, qu’elle a donc revu… à la hausse. »

Le ménage !

La campagne toujours, Le Monde revient dans son éditorial sur les dernières affaires… avec ce constat sans concession : « que faudra-t-il faire pour que les responsables politiques comprennent que les Français ne supportent plus les privautés ou les privilèges qu’ils s’accordent et le sentiment d’impunité dont ils semblent habités ?, s’exclame Le Monde. Les règlements de l’Assemblée nationale et du Sénat ont été (fort prudemment) révisés pour renforcer les obligations déontologiques des parlementaires. Une Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a été (fort utilement) créée en 2013. Le principe de la séparation des pouvoirs justifie l’autonomie financière des Assemblées parlementaires. C’est donc aux parlementaires, estime Le Monde, qu’il revient de faire le ménage dans leurs propres pratiques. Faute de quoi ils ne pourront s’en prendre qu’à eux-mêmes quant à la défiance des Français à leur égard et des réactions de colère qu’elle peut déclencher. »

Tuer Dieu et la patrie ?

Enfin, Libération a ouvert sa rédaction et ses colonnes… aux écrivains. C’est le Libé des écrivains à l’occasion du Salon du livre. Trente et un auteurs se sont emparés de l’actualité avec comme rédacteur en chef, l’américain David Vann, prix Médicis étranger en 2010.
David Vann qui se fend d’un édito cinglant : « il est temps de tuer Dieu et la patrie », s’exclame-t-il. En effet, affirme David Vann, la religion et le nationalisme nous mènent à notre perte…
Extrait de son édito : « Trump se moque de ce qu’on écrit à son sujet, et se moque des faits. Marine Le Pen non plus ne tiendra pas compte de ce que j’écris ici. Mais les supporteurs des apprentis dictateurs sont des gens normaux. Sur le plan démographique, ils sont plutôt plus vieux, blancs, ruraux, pas riches, pas très bien éduqués et tout à fait religieux. Nous devons aller les chercher, s’exclame David Vann. Nous devons trouver des moyens de tuer leur Dieu et de tuer leur amour pour leur patrie. C’est sans doute impossible, mais, conclut l’écrivain américain, ça ne vous dit pas d’essayer ? »

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