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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: le torchon brûle entre la Turquie et plusieurs capitales européennes

Publié le :

AFP
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« La crise qui oppose ces dernières semaines Ankara et plusieurs capitales européennes est montée d’un cran ce week-end, pointe Le Figaro, après que la police néerlandaise a escorté hier matin la ministre turque de la Famille jusqu’à la frontière allemande. Fatma Betül Kaya était arrivée en voiture samedi soir à Rotterdam, quelques heures après la décision des autorités néerlandaises de refuser au ministre turc des Affaires étrangères d’atterrir dans l’aéroport de la ville. Cette escalade sans précédent s’inscrit dans un double contexte électoral, relève Le Figaro. A l’approche d’un référendum controversé sur l’augmentation des pouvoirs du président, prévu le 16 avril, le gouvernement turc s’est lancé dans une campagne pro-Erdogan dans différents pays d’Europe. Objectif : encourager les quelque 4,5 millions de membres de la diaspora turque en Europe à voter oui pour un système présidentiel qui permettrait à Erdogan - que ses détracteurs accusent de dérive autocratique – de diriger le pays jusqu’à au moins 2029. Les Pays-Bas, pour leur part, se trouvent à trois jours d’un scrutin législatif sur fond de montée de l’extrême droite. Les autorités invoquent un risque de trouble à l’ordre public, tandis que les voix ultraconservatrices récupèrent à leur compte la crise turque pour justifier leur politique protectionniste. »

Aucune concertation européenne

« La France, elle, a voulu calmer le jeu, note Le Journal de la Haute-Marne. Mais en l’occurrence, en autorisant le ministre turc des Affaires étrangères à participer à un meeting à Metz, le gouvernement a invité la question dans la campagne présidentielle. Il a offert sur un plateau l’occasion à François Fillon et Marine Le Pen, entre autres, d’appuyer là où ça fait mal : l’absence de position commune entre les pays de l’Union. »

C’est, reconnait La Charente Libre, « le déroulé ce feuilleton turco-européen imposé et exploité par le nouveau “sultan” d’Ankara conduit à une constatation effarante : il n’y a eu aucune concertation sérieuse entre les Européens face au projet connu d’Erdogan d’envoyer ses ministres en campagne électorale auprès de la diaspora turque. […] Stratégiquement liés à la Turquie par le deal sur les réfugiés syriens, les Européens sont de fait piégés par un président turc mégalomane mais devenu incontournable sur les grands dossiers de l’heure. Avec ses outrances et la valeur sûre de la victimisation, cette crise des meetings turcs et ses éruptions profitent pleinement aux visées d’Erdogan. On peut le déplorer sincèrement, soupire le quotidien charentais, sans s’ériger pour autant en chevalier d’une “solidarité européenne” aussi inexistante dans ce dossier épineux que dans bien d’autres. »

« Peut-on laisser les envoyés d’un apprenti-dictateur faire campagne sur notre territoire ?, s’interroge Ouest France. C’est politiquement choquant. Mais en faire un délit n’est pas si simple. L’Autriche, la Suisse, l’Allemagne, ont invoqué l’ordre public, pas la sensibilité démocratique, pour interdire des meetings. D’où la prudence du quai d’Orsay qui s’active pour que Erdogan garde ses ministres bien loin de l’Hexagone à l’approche du premier tour de la présidentielle. Certes, la question turque, et les peurs qu’elle charrie, sert l’agenda des extrêmes droites européennes. Mais il faut garder la tête froide, affirme Ouest France. En dotant la Turquie d’une constitution autoritaire, Erdogan n’est-il pas lui-même en train d’enterrer toute perspective d’adhésion à l’Europe ? »

Fillon veut attaquer au centre

A la Une également le compte à rebours avant le premier tour de la présidentielle en France : plus que 6 semaines… Il est grand temps pour les candidats d’approfondir leurs programmes… Emmanuel Macron s’explique ce matin dans La Croix. Le candidat d’En Marche précise ses propositions notamment celles pour moraliser la vie publique.

François Fillon, lui, expose son projet de rupture pour la France dans Les Echos. Un volet pouvoir d’achat de plus de 10 milliards d’euros et de grandes mesures fiscales et sociales dès cet été. Par ailleurs, le candidat LR attaque frontalement Emmanuel Macron : « Macron, dit-il, c’est un Hollande bis. »

Il faut dire, commentent Les Echos que « François Fillon peut difficilement imaginer gagner la présidentielle sans faire revenir à lui le centre droit, voire le centre, aujourd’hui hésitant. Comment faire ?, s’interroge le quotidien économique.[…] Le drapeau anti-FN est aujourd’hui porté par Emmanuel Macron. […] Voilà le point de passage qu’entrevoit François Fillon. Attaquer Macron pour dessiller les yeux de l’électorat centriste, le faire baisser et arracher au finish la qualification au second tour. »

En effet, assure Le Figaro, « à quoi sert d’avoir un projet si le président n’a pas de majorité pour le mettre en œuvre ? Face à Emmanuel Macron et Marine Le Pen, François Fillon joue donc la carte institutionnelle. Pour convaincre les électeurs que lui seul aura la capacité de conduire les réformes nécessaires au “redressement” du pays. »

Attention toutefois, prévient Sud-Ouest, si « le rival, le gêneur, c’est celui qui empêche de passer le cap du premier tour, en l’occurrence Macron. C’est là jouer un jeu bien dangereux, car à ne jamais parler du programme de Marine Le Pen, on conforte ses électeurs dans un choix qui n’est pas toujours formulé en connaissance de cause. »

Pour ou contre la légalisation du cannabis ?

Enfin cette question à la Une du Parisien : « faut-il légaliser le cannabis ? »

« La France est le plus gros consommateur européen et le trafic prospère. Un constat qui amène les candidats à la présidentielle à prendre position pour ou contre la fin de sa prohibition. »

Alors, pour la légalisation du cannabis et l’encadrement de sa distribution : Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. Contre la légalisation mais pas franchement pour la pénalisation : Emmanuel Macron. Et la contre la légalisation et pour plus de répression : François Fillon et Marine Le Pen.

Dans la société civile, le débat continue de faire rage, note Le Parisien. Certains médecins sont pour la légalisation du cannabis, invoquant le fait que c’est un produit dangereux et qu’il faut des règles, comme il y en a eu avec le tabac et l’alcool. D’autres médecins sont farouchement contre, afin de protéger les ados. Certains économistes préconisent de légaliser afin de renflouer les caisses de l’Etat, maîtriser la consommation et améliorer la prévention. C’est le cas dans certains Etats américains, note Le Parisien, où le commerce légal de cannabis rapporte des milliards de dollars sur l’ensemble du pays.

Bref, le débat pour ou contre la légalisation du cannabis est loin d’être terminé…

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