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Chronique des matières premières

Sénégal: l'enjeu capital du lait

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Au Sénégal, le lait est un enjeu capital dans l’alimentation quotidienne. L’État vient d’annoncer, lors du Salon de l’agriculture à Paris, l’importation de 1 000 vaches laitières pour améliorer la production locale. Une filière qui a des difficultés à s’industrialiser et qui fait face à la concurrence du lait importé.

Dans le nord du Sénégal, certains éleveurs de vaches laitières ont des rendements allant de 50 à 60 litres par jour et par animal.
Dans le nord du Sénégal, certains éleveurs de vaches laitières ont des rendements allant de 50 à 60 litres par jour et par animal. Getty Images/Tom Hahn
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Améliorer la qualité des races locales. Les 1 000 vaches laitières qui seront importées devraient permettre, après croisement, d’obtenir un meilleur patrimoine génétique adapté au terroir et donc d’augmenter à terme la production de lait des vaches locales. Certaines espèces, confrontées à un climat rugueux, par manque d’eau et de fourrage également, donnent seulement quelques litres de lait par jour. Il y a 200 000 éleveurs au Sénégal et certains n’ont pas attendu l’État pour améliorer leur cheptel et donc leurs productions.

Dans le nord du pays, certains obtiennent déjà des rendements bien meilleurs, 50 à 60 litres par jour et par animal. Pour eux se pose un autre problème : notamment celui de la collecte du lait, qui doit se faire dans la journée, pour respecter les normes. Des laiteries locales fonctionnent et travaillent cette matière première de qualité. Le lait est mis en bouteille, transformé en yaourt ou en beurre. Mais selon les responsables de la filière, ces produits sont beaucoup plus taxés que le lait importé, 25 % contre 8 %. Difficile dans ces conditions de faire des bénéfices et de développer dans d’autres régions ce modèle industriel.

Changer les mentalités

Des éleveurs locaux confrontés donc à la production étrangère : 25 000 tonnes de lait en poudre sont en effet importées chaque année notamment d’Europe et de Nouvelle-Zélande. Transformés sur place, les produits, moins chers, sont désormais entrés dans les habitudes des familles. Et comme pour le riz, il est difficile de faire changer les modes de consommation. Dans de nombreux ménages, on considère que le lait venu de l’étranger est de meilleure qualité que le lait local.

Impossible pour le moment pour l’état de réduire ses importations, difficile aussi de réajuster les taxes à l’importation, de revoir une fiscalité défavorable aux éleveurs locaux. L’État espère que l’importation de ces 1 000 vaches laitières sera justement un premier pas vers un processus agricole et industriel qui prendra du temps et qui permettra d’obtenir l’autosuffisance en lait.

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