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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Penelope Fillon rompt le silence

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Penelope et François Fillon lors du meeting du 29 janvier 2017 à Paris.
Penelope et François Fillon lors du meeting du 29 janvier 2017 à Paris. REUTERS/Pascal Rossignol/File photo
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Dimanche 5 mars 2017, jour du rassemblement du Trocadéro, à Paris, autour de François Fillon, le visage en gros plan de son épouse trône en Une du Journal du dimanche. Pour la première fois depuis le début de « l’affaire Fillon », la femme du « toujours » candidat de la droite à la toute prochaine élection présidentielle en France « parle ».

« Oui, je travaillais pour mon mari », martèle Penelope Fillon, « je lui ai dit qu’il fallait continuer d’aller jusqu’au bout ». La verra-t-on cet après-midi au Trocadéro ? « Je vais y aller », décide-t-elle dans Le JDD, après une hésitation. Au sujet de ses enfants, elle savait « bien sûr » qu’ils avaient été rémunérés comme collaborateurs de son mari.

Elle concède qu’elle ne « connaissait pas » Michel Crépu, directeur de La Revue des deux mondes, où elle a été rémunérée pour des notes de lecture. Et justement. Le Journal du dimanche, qui a eu accès au contenu des procès-verbaux rédigés lors de 19 interrogatoires menés par les enquêteurs dans cette affaire, en révèle l’essentiel.

Ils sont à charge comme à décharge. A charge, le témoignage de Michel Crépu, selon qui le contrat de Penelope Fillon à La Revue des deux mondes était « fictif ». Ou encore celui de Nathalie Blin, ancienne assistante parlementaire de François Fillon, qui dit aux enquêteurs n’avoir « jamais eu de rapports de travail avec Mme Fillon » et qui affirme qu’en 1998, sa rémunération a été « diminuée de moitié pour permettre la rémunération de Mme Fillon ».

A décharge, le témoignage de Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de La Revue des deux mondes, qui déclare avoir embauché Penelope Fillon pour avoir un « regard international sur la revue », sans qu’il en ait « évidemment » informé son directeur Michel Crépu. Ou encore celui de François Fillon lui-même, qui dit avoir « vu (son) épouse travailler » et qui rappelle que « les emplois de collaborateur parlementaire sont à la seule discrétion de l’employeur ».

Fillon : la journée des dupes

On le voit, l’actualité en France est encore et toujours rythmée par les rebondissements de l’affaire Fillon. Tournant majeur de la campagne électorale, la journée de mercredi « restera comme un des moments forts d’une campagne folle », énonce Le Figaro Magazine. « Pendant une matinée le petit monde politico-médiatique va retenir son souffle. La campagne est suspendue à la convocation des journalistes au QG parisien à 12 h. Les rumeurs enflent. Le plan B fait son retour », raconte cet hebdomadaire.

Ce jour-là, en effet, alors qu’il devait visiter le Salon de l’agriculture, le candidat de la droite rebrousse chemin. Ses avocats ont reçu une lettre du parquet. Les juges ont convoqué François Fillon le 15 mars « aux fins de mise en examen ». La suite, racontée par Le Fig Mag :

« François Fillon veut s’assurer du soutien des poids lourds de la droite dans cette épreuve. Il appelle Nicolas Sarkozy qu’il trouve " impeccable et solide ". L’ancien président de la République n’est pas homme à baisser les bras face aux juges (…). Alain Juppé l'assure également de son soutien, mais François Fillon prend la précaution de lui demander s’il irait si lui-même renonçait. La réponse négative du maire de Bordeaux le rassure. Le plan B n’existe pas. Après ses consultations, François Fillon prend seul la décision de se maintenir. »

Pour Le Figaro Magazine, « l’heure de la contre-offensive a donc sonné. Le candidat peut en appeler à la mobilisation du peuple de droite, voire, au bout, du peuple de France, à qui on veut voler l’élection. Et s’il se mobilisait physiquement ? Une sorte de levée en masse d’un électorat de plus en plus furieux de la tournure des événements et qui montrerait son mécontentement. »

Fillon : opération Trocadéro

C’est en effet tout l’enjeu du rassemblement de cet après-midi au Trocadéro. Cette tentative de résurrection pour François Fillon va se dérouler alors que la droite s’est « liguée contre son candidat », souligne Le JDD. L'hebdomadaire publie un sondage Ifop selon lequel 53 % des sympathisants du parti Les Républicains souhaitent que le candidat de la droite se maintienne et 71% d’entre eux pensent qu’il va se maintenir.
Mais, quand l’Ifop demande à ce même segment de l’opinion quelle est la personnalité ayant les qualités pour représenter son camp à la présidentielle, Alain Juppé obtient 72 % d’opinions favorables, devant François Fillon, à 58 %.

Résultat, « l’après-Fillon se prépare », prévient Le Parisien dimanche, qui souligne l’importance de la réunion, lundi 6 mars, du comité politique du parti Les Républicains et qui se demande si ça n’est pas « le début de la fin » pour François Fillon. Dans la presse proche de la gauche, on fait feu de tout bois. Marianne dénonce le « toupet » de François Fillon, qui « s’accroche, s’accroche encore » à sa candidature pour la présidentielle. Pour cet hebdomadaire, « l’alpiniste Fillon mué en kamikaze n’a rien voulu entendre, en ayant visiblement cure de dévisser, quitte à se jeter dans le gouffre avec toute la droite encordée derrière lui. »

Et ce journal de se lamenter sur « une génération politique et ses espoirs de reconquête, embarquée derrière un candidat bientôt formellement mis en examen, alors que la présidentielle semblait y a encore un mois imperdable ». D’autant qu’avec Alain Juppé comme éventuel candidat de la droite, l’affaire est « mal embouchée. Son possible partenaire François Bayrou parti chez Emmanuel Macron, les troupes sont démobilisées ».

« Il y a quelque chose d’effrayant à contempler le déroulement de cette folle campagne qui nous mène tout droit au fond du précipice, s’effare en conséquence Marianne. La compétition électorale prend l’allure d’une course à l’abîme qui menace de s’achever dans deux mois par le triomphe de l’extrême-droite. L’honneur de François Fillon est en miettes et pourtant, il nous annonce qu’il ira jusqu’au bout quoiqu’il arrive. (…) Prêt à endosser le déshonneur pour éviter la défaite, François Fillon risque de récolter les deux, le déshonneur et la défaite. » Winston Churchill à la rescousse ?! On en est là.

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