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Chronique des matières premières

La banane française dénonce le flou sur le bio importé en Europe

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La banane de Guadeloupe et de Martinique «mieux que bio»... La provocation des planteurs antillais n'est pas passée inaperçue au salon de l'Agriculture. Le but : pousser l'Europe à contrôler davantage la banane bio importée d'Amérique latine

La banane en provenance de Guadeloupe sur le marché de Rungis, en banlieue parisienne.
La banane en provenance de Guadeloupe sur le marché de Rungis, en banlieue parisienne. ©LIONEL BONAVENTURE/AFP
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« Mieux que bio » la banane française ? Le slogan des producteurs de Guadeloupe et de Martinique, sur le stand du salon de l'agriculture, est une vraie provocation : la banane antillaise n'est pas labellisée bio, sauf exception. Mais les producteurs de Guadeloupe et de Martinique estiment qu'ils ont fait des efforts en réduisant de moitié l'usage des pesticides en dix ans. Alors que selon eux, les bananes de République dominicaine, d'Equateur ou du Pérou, sont importées avec le label biologique européen, mais ne respectent pas la réglementation.

Sur la trentaine de produits phytosanitaires utilisés, la moitié ne sont pas autorisés dans l'Union européenne, souligne effectivement une étude (d'AND International) commandée par l'ODEADOM et reprise par le Sénat français : l'huile de Neem, la roténone... quant au banole, seul traitement autorisé en bio contre la cercosporiose, le champignon des bananiers en recrudescence, il ne peut être utilisé que six fois par an en France, alors que la République dominicaine l'utilise 15 à 25 fois et par épandage aérien, ce qui est interdit aux Antilles.

L'Agence bio réfute cet argument. Selon l'organisme public qui veut développer les filières de production et d'importation du bio en France, on ne peut pas comparer les produits phytosanitaires autorisés sur la banane bio d'Amérique latine avec ceux qui sont utilisés sur les bananes conventionnelles des Antilles.Mais il faudrait que les produits autorisés en bio dans les pays tiers et en Europe soient les mêmes, reconnaît l'Agence bio, cela renforcerait la confiance des consommateurs.

Le vrai problème est peut-être ailleurs : le label bio européen est attribué dans des pays pauvres, par les antennes locales d’organismes de certification privés, mais l'administration européenne ne contrôle pas sur place qu'il est mérité. C'est à l'entrée dans l'Union européenne que les produits sont inspectés par les douanes, mais la banane ne garde pas de trace des pesticides utilisés sur les bananiers. Qu'ils soient autorisés ou pas.

Action cofinancée par la Commission européenne

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