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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: une campagne dominée par les affaires

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Se dirige-t-on vers un second tour opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française?
Se dirige-t-on vers un second tour opposant Marine Le Pen à Emmanuel Macron à l'élection présidentielle française? DR.
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« Justice : faites entrer les candidats », s’exclame Libération en première page. Le quotidien constate que « deux candidats majeurs à la présidentielle sont sous la menace d’une mise en examen, François Fillon et Marine Le Pen : cette situation, inédite, donne aux magistrats une place inconfortable dans la campagne. Poursuivre les enquêtes au risque d’influer sur l’élection ou respecter une trêve informelle qui renforcerait le sentiment d’impunité des puissants ? »

En tout cas, Libération fustige les deux candidats : Marine Le Pen « soutient la police et l’autorité d’une main et refuse la convocation des juges de l’autre. Le coup politique masque mal l’absence de courage. On ne peut rester longtemps le capitaine d’un navire quand on se planque en pleine tempête. » Quant à François Fillon, pointe encore Libération, « grimé en gaulliste, il en appelle au suffrage universel plutôt qu’à la justice pour laver son honneur. Il aurait dû, en toute logique, fournir les documents qui le disculperaient ou prendre sa part de responsabilité. » Et Libération de conclure : « Fillon comme Le Pen peuvent, par des manœuvres subtiles et une démagogie sans frein, espérer se glisser entre les gouttes. D’autres avant eux y sont parvenus, après tout. Mais les contradictions entre leur posture de chef et le refus de prendre leurs responsabilités se retourneront contre eux. Les chefs de pacotille ne récoltent que ce qu’ils ont semé… »

Le Midi libre dénonce également ce qu’il estime être « un climat délétère semblable à celui rencontré durant la campagne américaine. Pour se défendre, les deux mis en cause ont adopté la même stratégie que Donald Trump, ils se drapent de la vertu républicaine, mettent la pression sur les juges, attaquent les journalistes (…). Insupportable façon de narguer la morale. »

Le Pen VS Macron ?

Dans les sondages, Marine Le Pen reste en tête des intentions de vote au premier tour. Ses ennuis judiciaires ne semblent pas influencer son électorat. François Fillon, lui, dévisse, s’il faut en croire le dernier baromètre du Figaro. Le candidat LR perd deux points à 20 % d’intentions de vote, loin derrière Emmanuel Macron, crédité de 25 % des voix et très loin derrière Marine Le Pen, avec 27 %.

« Vers un duel Marine Le Pen-Emmanuel Macron ?, s’interroge Le Figaro. En effet, les deux candidats se détachent (…) Le résultat serait inédit : pour la première fois, ni le candidat de la droite républicaine ni celui du Parti socialiste ne seraient au second tour d’une présidentielle. »

Commentaire désabusé du quotidien d’opposition : « Dans ce paysage dévasté, François Fillon se bat, lesté par une " affaire " dont on se dit chaque jour un peu plus qu’elle tombe d’une manière exceptionnellement opportune, et donc exceptionnellement suspecte. Ce dont se délecte Macron, nouvelle icône médiatique, qui, jusqu’au 30 août dernier, jour de sa démission, était un ministre éminent d’un gouvernement discrédité comme aucun ne le fut avant lui. Comprenne qui pourra. Cependant, une chose est limpide, pointe encore Le Figaro. Seul Fillon, en cas de victoire, disposerait un mois plus tard d’une majorité claire à l’Assemblée nationale pour mettre en œuvre sa politique, dont les deux pivots sont le rétablissement de l’ordre républicain et le sauvetage des comptes publics. Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? C’est la bouteille à l’encre. Et la certitude de choix fallacieux et de majorités impossibles. Il reste moins de deux mois à François Fillon pour en convaincre les Français. » En attendant, Emmanuel Macron se retrouve donc en position de force : il l’emporterait largement au second tour face à Marine Le Pen, avec 58 % des voix, toujours selon le sondage du Figaro.

« Est-ce l’effet Bayrou, s’interrogent Les Echos, ou l’identité politique que cette alliance donne à un Macron qu’on ne savait situer ? L’UDI et Jean-Louis Borloo restent rive droite. Et pourtant, l’effet semble déjà suffisamment puissant pour que l’historien Jean-Pierre Rioux s’interroge dans Le Monde : " Le centrisme est-il aux portes du pouvoir ? " C’est-à-dire prêt à entrer dans une nouvelle ère ? »

L’Est républicain s’interroge également : « Le " macronisme " aura-t-il au final la saveur et la texture d’un soufflé ou comme le confessait hier un rallié de poids, " président à 39 ans, il incarne un avenir pour la France " ? Daniel Cohn-Bendit estime qu’il surprend et déroute, et incarne le renouveau de la vie politique ". L’avis et le soutien de l’icône de mai 68 ne sont pas négligeables, après l’apport de François Bayrou. »

Hamon renforcé ou diminué ?

A gauche à présent, le ralliement de l’écologiste Yannick Jadot à Benoît Hamon va-t-il booster le candidat socialiste ? « EELV a ratifié l’accord avec Benoît Hamon, pointe La Presse de la Manche. Ce qui prouve la capacité de rassembler de Hamon. » Pas sûr, pour La Charente libre : « L’accord passé par Benoît Hamon avec Les Verts inquiète davantage qu’il ne rassure au sein d’un PS écartelé. Pour convaincre Les Verts, Hamon a mécontenté nombre de poids lourds socialistes qui attendaient de lui au moins une défense à minima du quinquennat Hollande. D’aucuns pronostiquent une " hémorragie " à venir des rangs socialistes vers Emmanuel Macron. (…) Les conditions de la survie du PS et de son candidat sont plus que jamais à l’ordre du jour. »

L’Alsace renchérit : « Cette plateforme, adoptée par 80 % des écologistes, va-t-elle sauver la gauche de la Berezina ? Rien n’est moins sûr. Car ses engagements ont pour effet de tirer encore plus Benoît Hamon vers la gauche de la gauche. Non seulement Hamon et Jadot ne s’embarrassent pas du bilan du quinquennat Hollande, mais sur de nombreux dossiers, ils en prennent le contre-pied. Aux législatives, les écologistes pourront se présenter contre des socialistes. (…) Où sont les sociaux-démocrates et les réformateurs du PS ? »

« Les jours qui viennent diront si le ralliement à Benoît Hamon de Yannick Jadot suscite un accueil aussi positif dans les sondages que le désistement de François Bayrou en faveur d’Emmanuel Macron. C’est moins que probable, estime La République des Pyrénées. Hamon a oublié en route son propre parti où les élus et les responsables rechignent à faire campagne pour un programme qui n’est que peu le leur. » Du coup, conclut le quotidien béarnais, « plus on s’approchera du premier tour, plus l’enjeu du vote utile face à l’extrême droite se posera avec acuité ».

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