Jean-Marc Boussard: les agriculteurs «ont perdu sur le prix et sur la quantité»

La 54e édition du Salon de l’agriculture se tient à Paris du 25 février au 5 mars 2017. Plus de 600 000 visiteurs sont attendus, dont de nombreux hommes et femmes politiques, année électorale oblige. Jean-Marc Boussard, économiste et ancien directeur de recherche à l’Inra fait le point pour RFI sur la situation de crise que vit le monde agricole en ce moment.

Un éleveur français avec ses vaches à la veille de l'ouverture du 54e Salon de l'agriculture à Paris, le 24 février 2017. REUTERS/Benoit Tessier

La crise actuelle s’explique « d’abord par un aspect conjoncturel. L’année dernière il y a eu beaucoup d’inondations et d’intempéries, de sorte que les rendements de céréales ont baissé d’une façon absolument historique. Comme dans le même temps il y a eu d’excellentes récoltes aux Etats-Unis, en Australie et en Amérique latine, les prix mondiaux des céréales se sont effondrés, de sorte que les gens ont perdu à la fois sur le prix et sur la quantité, ce qui est dramatique.

Le deuxième aspect des choses c’est la suppression des quotas laitiers. Tout le monde était persuadé que c’était merveilleux, qu’on allait pouvoir augmenter la production et que comme les Chinois étaient prêts à acheter n’importe quoi on allait pouvoir vendre à des prix fabuleux. Malheureusement les Chinois ont fermé leurs frontières et les prix se sont complètement effondrés à cause de l’augmentation de la production et le résultat a été que les revenus des agriculteurs producteurs de lait ont été également tout à fait sinistrés ».