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Aujourd'hui l'économie

Le Brexit affole l’Irlande

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Au fur et à mesure que l'échéance du Brexit approche, l'angoisse monte en Irlande. A cause des relations très particulières qui unissent les deux voisins, l'économie irlandaise souffrira du départ des Britanniques de l'Union européenne.

Dublin, capitale de l'Irlande.
Dublin, capitale de l'Irlande. Getty Images/David Soanes photography
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La faillite de plusieurs fermes irlandaises a sonné comme un coup de semonce. Ces fermes spécialisées dans la culture des champignons pour le marché britannique ont succombé à la chute de la livre. L'agro-alimentaire est sans doute « le » secteur qui a le plus à perdre dans le Brexit, car près de la moitié de sa production part au Royaume-Uni. Les agriculteurs irlandais estiment avoir perdu déjà 700 millions d'euros en 2016 à cause de la décision des Britanniques et de ses conséquences monétaires. Le commerce extérieur irlandais est de moins en moins dépendant du Royaume-Uni. Mais tout de même, 20% des exportations lui sont encore destinées. Ces flux pâtissent déjà de la faiblesse de la livre et ils risquent de souffrir plus tard de la réapparition des droits de douane.

Les économies des deux pays sont aussi très imbriquées à cause des accords de Belfast signés pour mettre fin au conflit dans la partie nord de l'île

Le Brexit va mettre cette relation très spéciale à rude épreuve. Depuis 1998, l'Irlande du Nord est britannique, mais ceux qui y vivent peuvent jouir de la double nationalité. Un accord de libre circulation facilite la vie quotidienne entre les habitants du nord et ceux du sud et cela impacte donc fortement l'économie. Les entreprises basées au nord commencent à vouloir investir plutôt au sud pour être sûres de conserver l'accès au marché européen et à ses standards reconnus dans le monde entier. Quant à celles qui sont au sud, mais qui se fournissent au nord, elles craignent de voir leurs produits retoqués à l'avenir, car ils ne seront plus estampillés « Union européenne ». Le retour d'une frontière physique entre le nord et le sud de l’Irlande serait un vrai cauchemar pour les salariés comme pour les entreprises concernées.

Les Irlandais ont choisi leur camp : c'est celui de l'Europe

Le Premier ministre Enda Kenny aimerait bien conserver la relation spéciale entre son pays et le Royaume-Uni, mais sa priorité est l'appartenance à l'Europe, dont l'Irlande a largement bénéficié. Dublin se rangera donc du côté de Bruxelles pour la négociation. Maintenant, Enda Kenny sait bien que le pire est à venir, « ce Brexit, dit-il, c'est le plus grand défi économique et social des cinquante dernières années ». En cas de divorce dur, l'économie irlandaise pourrait perdre 3 à 4 points de croissance. Et l'Irlande qui a su attirer les multinationales avec ses impôts ultra-lights craint que Londres ne lui fasse concurrence en se mettant à son tour au dumping fiscal.

En quoi l'Irlande peut-elle en revanche tirer parti du Brexit ?

En prévision de la catastrophe souvent annoncée, 100 000 entreprises britanniques se sont fait enregistrer en République d'Irlande depuis le référendum. Mais ce n'est qu'une démarche juridique de précaution, elles attendent de voir, avant d'éventuellement délocaliser une partie de leur activité. Pour le moment, le « wait and see » prévaut. D'après un récent sondage effectué auprès des chefs d'entreprise irlandais, seulement 2% d'entre eux se préparent activement aux conséquences du Brexit.

 

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