Accéder au contenu principal
Aujourd'hui l'économie

Les taux d'intérêt remontent et menacent les Etats endettés

Publié le :

Initiée aux États-Unis, cette hausse gagne l’Europe. Les taux d’intérêt auxquels empruntent les États pour se financer ont augmenté de façon conséquente en très peu de temps. En première ligne, les pays les plus endettés comme l’Italie ou la France. Ces derniers suscitent une certaine méfiance chez les investisseurs. Pour preuve, en France, le taux des obligations souveraines à dix ans a fait un bond important, passant de 0,15% en septembre à 1,13% début février. A contrario, l’Allemagne avec ses finances vertueuses bénéficie d’un taux à 0,37%.

Getty Images
Publicité

Plusieurs raisons ont contribué à cette envolée. D’abord le retour de la croissance économique outre-Atlantique qui pousse la Réserve fédérale américaine à augmenter ses taux pour freiner l’inflation. Les emprunts d’Etat américains ont augmenté de 0,75 % en quatre mois. Mais la hausse repose également sur l’inquiétude des investisseurs. Le Brexit et l’élection de Donald Trump ont démontré aux marchés que tout était possible...

Par conséquent, les investisseurs restent attentifs aux perspectives économiques, ils anticipent la fin de la politique accommodante de la BCE. La Banque centrale européenne va décélérer son programme massif de rachat de dettes souveraines sur les marchés. Autres sujets de préoccupation : les prochaines échéances électorales en Europe. En France, l’affaire Fillon, tout comme la montée de Marine Le Pen dans les intentions de vote pèse sur leur décision d’augmenter les taux.

L’inquiétude de Bercy

La remontée des taux d’intérêt risque de coûter cher aux pays endettés. Ce qui est le cas de la France. Plus les intérêts à payer seront élevés plus la dette va s’alourdir. Le balancier ne va pas dans le bon sens, d’autant que la dette publique française est détenue majoritairement par des investisseurs étrangers... De quoi inquiéter Bercy qui redoute de creuser encore un peu plus le déficit public.

Dans l’hypothèse d’une hausse de seulement 1 point, la dette augmenterait de 2 milliards d’euros dès la première année puis de 5 milliards la seconde pour atteindre les 7 milliards la troisième année. Soit une hausse totale de 14 milliards d’euros. Actuellement, la dette de la France est de 2 100 milliards d’euros, ce qui correspond à 97,6 % de son PIB, très loin des exigences du Traité de Maastricht qui fixe le plafond à 60 %. À titre de comparaison, la dette de l’Allemagne correspond à 71,2 % de son PIB. Une dette colossale.

Un serpent de mer

La dette souveraine devrait être au cœur des débats de la présidentielle. Seul le candidat François Fillon s’est engagé au retour à l’équilibre en 2022. Pour les autres, la dette est peu traitée. Et pourtant, c’est un serpent de mer. La dette ne cesse de se creuser depuis de nombreuses années. En 2011, déjà, Michel Pébereau, président de l’institut de l’entreprise et ancien patron de BNP Paribas, tirait la sonnette d’alarme, alors que la dette était moitié moins lourde.

Il reprend son bâton de pèlerin et assène que cette fois-ci le nouveau gouvernement ne pourra pas faire l’économie d’une politique budgétaire rigoureuse. Quel que soit l’élu, il sera certainement contraint de réduire la dépense publique, sous peine de perdre toutes marges de manœuvre financières.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.