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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: les banlieues font irruption dans la campagne

Publié le :

AFP
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« Les banlieues en ébullition avant la présidentielle », s’exclame Le Figaro. « La très brutale interpellation du jeune Théo par quatre policiers, le 2 février, en Seine-Saint-Denis, a mis le feu aux poudres, constate le journal. C’était il y a plus d’une semaine, mais le ministre de l’Intérieur n’est sorti de son silence qu’hier, lundi, pour lancer un appel au calme. Réaction bien légère et tardive, s’exclame le quotidien d’opposition, dans un pays supposé vivre, qui plus est, en état d’urgence ! (…) Depuis quarante ans que des zones de non-droit prospèrent sur notre sol, la politique du chéquier a prévalu, déplore encore Le Figaro. Des milliards d’euros de subventions ont été dépensés, sans que rien ne change. Au contraire, cet argent a souvent permis d’acheter la paix sociale et financé les solutions les plus démagogiques. »
Et Le Figaro de conclure : « à moins de 70 jours de l’élection présidentielle, il ne faut pas compter sur le chef de l’État sortant et son gouvernement pour trouver les réponses appropriées. Cette explosion de violences risque de gâter encore un peu plus le climat de la campagne. »

Les banlieues, problème récurrent pour Le Parisien : « les médecins appelés au chevet de ce grand corps malade que sont les quartiers populaires érigés à la périphérie de nos villes n’ont jamais réussi à s’accorder sur un diagnostic. Ceux de gauche considèrent que l’origine du mal est avant tout sociale, ceux de droite estiment qu’il s’agit d’abord d’un problème de délinquance. Depuis plus de trente ans, policiers et habitants des cités sensibles sont donc ballottés au rythme des alternances politiques. Un tel traitement est évidemment voué à l’échec, les événements survenus depuis l’arrestation violente du jeune Théo le démontrent une fois de plus. Pour guérir, conclut Le Parisien, les banlieues ont besoin d’un plan durable, cohérent et dégagé de toute arrière-pensée idéologique. »

Pour La Croix, « pour contenir ces dérives, quelle autre solution que celle de s’appuyer toujours plus sur ceux - élus, associations, citoyens - qui œuvrent tous les jours pour éviter le délitement ? Les politiques de la ville ont bien du mal à façonner un nouveau paysage. Elles n’en demeurent pas moins indispensables. La collectivité nationale doit aussi mieux soutenir ceux qui tentent d’installer la paix civile. Afin d’éviter d’abandonner le haut du pavé à ceux qui comptent prospérer en jouant avec le feu. »

Finalement, pointe Le Journal de la Haute-Marne, « ces quartiers concentrent les défis auxquels doivent faire face les candidats à la présidentielle à l’échelle du pays. En termes d’emploi notamment, de délinquance, d’éducation et de formation, dans des zones où le chômage des jeunes flirte avec les 40 %. Le problème est toujours le même : arriver à agir en amont plutôt qu’avoir à gérer les conséquences. Jusque-là, personne n’a trouvé la solution miracle. »

Alors, préconise L’Alsace, « en attendant de pouvoir réinvestir le terrain, les pouvoirs publics doivent, urgemment, éteindre la mèche allumée par l’affaire Théo. L’exécutif a la mission délicate de faire respecter l’ordre et la justice. Pour Théo mais aussi pour tous les Français, simples citoyens comme policiers. »

Fillon : le boulet au pied

A la Une également, « la campagne de Fillon engluée dans les affaires » : c’est le grand titre du Monde. Le Monde qui constate qu’ « en visite à La Réunion, François Fillon n’a pu échapper aux questions sur les emplois présumés fictifs de son épouse et de deux de ses enfants. Le candidat à la présidentielle a du mal à faire entendre son programme, alors que son sort est suspendu à un calendrier judiciaire qu’il ne maîtrise pas. Entre les auditions des mis en cause et les manifestations contre lui, son équipe peine à organiser sa campagne sur le terrain. »

Les Echos s’interrogent : « peut-il tenir ? Ira-t-il jusqu'au bout ? Comment se positionner en cas de retrait ou non de l’ex-Premier ministre ? Le champion de la droite s’accroche, convaincu qu’il peut encore l’emporter s’il se qualifie pour le second tour face à Marine Le Pen. Même fragilisé, Jacques Chirac n’avait-il pas été réélu dans un fauteuil en 2002, alors qu’il n’avait même pas franchi la barre des 20 % des voix au premier tour ? C’est le score dont est peu ou prou crédité aujourd’hui François Fillon. »

François Fillon qui continue d’y croire… « Plombé par le poids du soupçon, désormais 3e homme, l’ex-locataire de Matignon sacrifie à la surenchère d’un contre-feu qui arrose tous azimuts, constate  Le Républicain Lorrain. Les arrière-cuisines des officines' ou 'l’acharnement médiatique' ne suffisent donc plus. Le pourfendeur du +coup d'Etat institutionnel+ ferraille désormais contre les juges. Ainsi, lui qui n’a toujours pas émis la moindre plainte en diffamation pour les faits révélés semble désormais disposé à se colleter avec la terre entière. Prêt à faire feu de tout bois. »

Reste, relève L’Eclair des Pyrénées, « qu’aujourd'hui, l’ancien Premier ministre est confronté à un choix cornélien. Il a trop d’expérience politique pour ne pas voir que son maintien risque de faire perdre son camp. Son orgueil condamne presque à coup sûr la droite républicaine. En la circonstance, François Fillon est en passe de céder la victoire à une gauche totalement dévalorisée. Il est aujourd’hui le meilleur atout d’Emmanuel Macron, voire même de Benoît Hamon ou de Jean-Luc Mélenchon. »

Erdogan, le dictateur

Enfin, Libération s’intéresse de près ce matin à la Turquie, pays désormais totalement verrouillé par le président Erdogan…
« Erdogan, le maître du jeu », titre Libération. « Des clubs de foot à l’armée, l’éducation, la justice ou la diplomatie, le président turc a verrouillé toutes les institutions du pays. » Qui plus est, poursuit le journal, « le projet de réforme constitutionnelle, sur lequel les électeurs doivent se prononcer par référendum le 16 avril, donnerait au Président des pouvoirs très étendus. Un pas de plus vers la dictature. »

D’ailleurs, on y est déjà, commente Libé : « Même si certains le contestent, la Turquie n’est déjà plus une 'démocrature' - comme on appelle ces démocraties devenues régimes autoritaires - mais bien une dictature. Comment appeler autrement un pays qui ne rend plus la justice équitablement, qui musèle ses journalistes et ses écrivains, et emprisonne ses fonctionnaires par milliers ? Comment appeler autrement un pays où le président s’arrogerait les pleins pouvoirs et où les militaires seraient à ce point sous pression que certains chercheraient à obtenir l’asile politique dans les pays où ils sont basés ? (…) Le problème, conclut Libération, c’est qu’Erdogan nous tient, nous Occidentaux, via un accord signé avec Bruxelles en 2016 pour freiner l’afflux de réfugiés en Europe. Entre realpolitik et minimum syndical démocratique, il va falloir trouver un équilibre décent. »

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