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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: les suites du viol présumé de Théo par un policier, il y a dix jours

Publié le :

AFP
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Ce week-end des manifestations étaient organisées en soutien au jeune homme. En marge d’un de ces rassemblements, samedi, à Bobigny près de Paris, il y a eu des affrontements avec la police. Ils sont le fait, apparemment, de personnes extérieures au mouvement. Il y a eu des dégâts matériels : mobilier urbain cassé, voitures incendiées. C’est d’ailleurs ce paysage rouge-orangée de flammes qui est en Une du Figaro. Le quotidien de droite évoque « un risque latent de contagion ». Selon lui, « les autorités se mobilisent pour empêcher que les échauffourées ne dépassent les frontières de la Seine-Saint-Denis », le département où a eu lieu l’interpellation violente de Théo, le 2 février.

 
En ligne de mire, les émeutes de 2005.

Emeutes consécutives à la mort de deux jeunes, Zyed et Bouna, à Clichy-sous-Bois. Mais 2005, relativise un haut-fonctionnaire de la police, ce sont « trois semaines de heurts sur tout le territoire, 300 bâtiments détériorés, 10 000 véhicules incendiés, 130 blessés ». Un commissaire rappelle, lui, qu’à l’époque, il y avait un très fort clivage sur la sécurité publique entre gauche et droite, autour notamment des déclarations du ministre Nicolas Sarkozy qui avait parlé de nettoyer une cité au « Kärcher ».

Le ministre de l’Intérieur actuel, Bruno Le Roux, est « encore jeune dans sa fonction », souligne Le Figaro. « Il surveille les événements comme le lait sur le feu mais reste en retrait ». « Une simple faute de communication peut avoir des conséquences », affirme un cadre policier.

Une erreur comme ce communiqué de la préfecture départementale, samedi, que relèvent Le Figaro et Libération. « Des effectifs de police ont dû intervenir pour porter secours à une jeune enfant se trouvant dans un véhicule en feu ». « Problème, écrit Libé : c’est faux. » Un élu local Front de gauche indique sur les réseaux sociaux, où l’affirmation tourne en boucle, « qu’il n’a vu aucun CRS venir secourir qui que ce soit ». « C’est en réalité un ado de 16 ans, Emmanuel Toula, qui a secouru la fillette », explique Libération.

Pour La Croix, une certitude : « l’affaire vient relancer le débat autour des violences policières, leur ampleur réelle et la véritable détermination des autorités à les éradiquer ». La mobilisation de la « société civile », affirme le journal catholique, trouve sa source à la fois « dans les violences elles-mêmes mais aussi les statistiques lacunaires sur le sujet ou encore la mansuétude de la justice envers les policiers incriminés ».

L’Humanité, comme Le Figaro, reviennent sur les émeutes de l’automne 2005

« Depuis la mort de Zyed et Bouna et dix ans de procédure pour rien, jusqu’à celle d’Adama Traoré, l’été dernier, est-il infondé de penser que le sentiment de racisme et d’injustice s’enracine sur une réalité de terrain ? », s’interroge L’Humanité. « Pourquoi le jeune animateur a-t-il été arrêté ? Parce qu’il passait par là ? Parce qu’il avait la peau sombre ? Ou pour les deux ? Et pour faire du chiffre » se demande encore le journal communiste.

Pour Paris-Normandie, il y d’abord un problème de comportements individuels de certains fonctionnaires. « Les policiers, dit le journal – dernier rempart d’une société malade et d’une démocratie vacillante – ne doivent pas créer les conditions du désordre : ils doivent être exemplaires. Et en toutes circonstances. C’est beaucoup demander à ces hommes – qui ne sont pas des surhommes –, mais la République l’impose. »

Le sujet n’est pourtant pas au centre de la campagne présidentielle.

« Le big bazar », comme dit Libération, se poursuit. Une campagne « que l’on croirait écrite par un scénariste sous acide », plaisante le journal : renoncement du président, élimination de Juppé et Valls aux primaires, affaire Fillon. Il y a deux façons de voir la période actuelle, martèle le quotidien de gauche : la pessimiste, qui veut que le « brexisme » et le « trumpisme » aient contaminé le pays ; et l’optimiste pour qui la « France serait en train de purger une génération d’hommes et de femmes politiques, surtout des hommes, il faut bien le reconnaître, dit Libé aux mentalités et pratiques d’un autre âge, elle serait en train de voir émerger de nouveaux visages, de nouvelles aspirations ».

« L’exigence de transparence a franchi un nouveau palier, confirme Le Courrier Picard. Après François Fillon, c’est Emmanuel Macron qui ce dimanche s’est senti contraint de détailler en partie son patrimoine dans les colonnes du Journal du dimanche, pour expurger sans doute son passé de banquier d’affaires. Et nul doute que la pression sera forte sur les autres candidats à l’élection présidentielle », indique le journal picard.

Libération craint que le Front national ne tire parti de la situation

C’est aussi la crainte de François Fillon, raconte Le Figaro, qui l’a suivi à La Réunion, où le candidat de droite poursuit sa campagne envers et contre tout, « debout » comme il l’a dit à la tribune sur l’île française de l’océan indien.

« Drôle de sermon pour François Fillon », écrit pour sa part Le Parisien-Aujourd’hui en France. Ce dimanche matin, « c’est à l’église Notre-Dame-de-la-Paix de Saint-Gilles – à La Réunion donc – que le député de Paris est venu chercher le calme et la sérénité », confie le reporter du journal. Un répit de courte durée pourtant, puisque, hasard du calendrier liturgique, ce sont les Evangiles selon Saint-Matthieu qui ont été lus aux fidèles de la paroisse. Plus précisément, un extrait du chapitre V dans lequel il est notamment question d’argent et de respect de la loi : « Accorde-toi vite avec ton adversaire pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge et qu’on ne te jette en prison, a ainsi lu le père Russel Torpos. Amen ! Je te le dis, tu ne t’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. » Hasard du calendrier liturgique ou pas, François Fillon est resté de marbre, conclut Le Parisien.

« Cela va être plus difficile que prévu », euphémise une élue du Maine et Loire, dans La Croix

« D’un boulevard, on est passé à une route plus étroite », avouent plusieurs responsables des Pays de la Loire. Leur chef de file, Bruno Retailleau, qui est aussi l’un des tout proche de François Fillon, leur demande pourtant « de mettre un mouchoir sur leur déception, leur désarroi, voire leur colère, car ce qui compte, c’est l’avenir du pays ».

Les Catholiques qui ont voté pour lui à la primaire, eux, sont « sonnés » nous dit La Croix, même si certains s’accrochent, selon le journal, à « cette figure d’autorité dans une période d’instabilité ». « Le feuilleton des révélations réveille une profonde aversion des milieux conservateurs pour le système médiatique », analyse le quotidien catholique.

 

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