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Chronique des matières premières

Les Philippines stoppent la moitié de leur production de nickel

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Les Philippines, premier pays exportateur de nickel au monde, décident d'arrêter la production de 28 mines, pour des raisons environnementales.

Du nickel à l'état brut.
Du nickel à l'état brut. Getty Images/Gilliane Tedder
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Les Philippines décident de stopper la moitié de leur production de nickel. Ce qui pourrait doper davantage les cours du métal (de moins de 8 000 dollars en février la tonne est passée à près de 10 500 dollars ce jeudi, mais on est encore loin des 23 000 dollars de 2011).

Depuis l'arrivée de Rodrigo Duterte à la présidence de l'archipel asiatique, il y a six mois, une quarantaine de mines étaient soumises à un audit pour savoir si elles respectaient l'environnement. Le verdict est tombé à Manille : 23 mines devront fermer, cinq sont suspendues. Elles menaceraient l'eau et les forêts.

Il s'agit en quasi-totalité de mines de nickel, développées à la va-vite aux Philippines depuis 2014, lorsque l'archipel voisin, l'Indonésie, a mis fin à ses exportations de minerai non raffiné.

Les Philippines sont en deux ans devenues le premier fournisseur mondial de minerai brut de nickel pour l'acier inoxydable chinois. Mais au prix d'un développement minier anarchique. « Le même phénomène s'était produit en Malaisie avec la bauxite, rappelle Christian Hocquard, économiste des métaux, lorsque l'Indonésie avait là encore cessé d'exporter du minerai brut. » Les autorités de Kuala Lumpur avaient elles aussi fini par fermer certains gisements trop polluants.

Si les autorités de Manille parviennent à leur tour à mettre en œuvre leur décision, c'est 10% de la production mondiale de nickel qui pourrait être retirée du marché, déjà en déficit depuis l'an dernier.

Mais la Chambre philippine des mines a déjà réagi : les compagnies minières vont faire appel. Par ailleurs « la plupart des gisements sont aux mains de petites sociétés difficiles à contrôler, il pourrait y avoir de la contrebande de nickel vers la Chine », estime l'expert Didier Julienne.

« Si la décision de Manille est psychologiquement une bonne nouvelle pour les prix du nickel », au profit de productions plus propres, comme en Nouvelle-Calédonie, « l'interdiction risque de ne pas réduire tant que cela les volumes exportés vers la Chine », où le minerai philippin de faible teneur est mélangé à la fonte de nickel indonésienne, de meilleure qualité désormais, pour produire de l'inox chinois.

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