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Pologne: le gouvernement s’en prend au musée de la Seconde Guerre mondiale

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En Pologne le gouvernement s’attaque au musée de la Seconde Guerre mondiale à Gdansk. Avant même l'ouverture au public d'une exposition consacrée au sort des civils dans le monde entier, le pouvoir conservateur polonais va écarter le directeur du musée, Pawel Machcewicz. Il est reproché à l'édifice de ne pas être assez patriotique.

La ville de Gdansk.
La ville de Gdansk. Robin Hamman
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Avec notre correspondant en Pologne,

Les autorités estiment que le musée devrait présenter le point de vue polonais sur la Seconde Guerre mondiale, montrer la Pologne en martyr, insister sur l’héroïsme des résistants pendant l’insurrection de Varsovie, celui des cavaliers polonais s’écrasant sur les chars allemands ou encore le massacre de 20 000 officiers polonais par la police communiste à Katyn en Russie. Des thèmes vus et revus dans les manuels scolaires en Pologne. Au lieu de ça, le musée vous transporte des propagandes hitlériennes et staliniennes à la vie quotidienne des juifs en Pologne avant de montrer les horreurs de l’Holocauste et l’avènement de la bombe atomique. Un panorama international de la guerre, où le sort des civils quelle que soit leur nationalité est le fil conducteur.

Le ministre de la Culture polonais a pris des mesures pour écarter le directeur du musée.

Pawel Machcewicz quitte ses fonctions le 1er février 2017. Cela n’a pas été facile pour le pouvoir de le licencier. Dans un premier temps, le gouvernement a lancé une campagne pour discréditer le directeur. Le vice-ministre de la Culture a récemment rappelé que le musée qui devait coûter 84 millions d’euros va finalement en coûter 105, qu’il devait être ouvert en 2014 et qu’il ne l’est toujours pas officiellement, et que huit appartements y ont été construits pour héberger la direction. Le directeur dément fermement cette dernière information, précisant que les appartements seront loués aux touristes. Finalement, le gouvernement a trouvé la faille. Il a décidé de fusionner le musée de la Seconde Guerre mondiale de Gdansk avec celui de Westerplatte, un autre musée qui n’existe pour le moment que sur le papier. Un tribunal a donné son feu vert il y a quelques jours et par conséquent comme une nouvelle structure a été créée, le ministère de la culture a le droit de nommer un nouveau directeur. Ce sera sans aucun doute un proche du pouvoir.

Que va-t-il advenir du musée et de son exposition ?

Le musée devait être officiellement inauguré dans quelques semaines - il avait déjà bénéficié d'une journée portes ouvertes au musée le weekend dernier - mais son avenir s’écrit désormais en pointillé. Pas question selon le nouveau pouvoir de le détruire. En revanche, le désormais ancien directeur du musée pense que le ministère de la Culture va vouloir changer l’exposition pour une autre plus patriotique. Il explique toutefois que cette dernière est protégée par les droits d’auteur et qu’il y aura des poursuites judiciaires si elle est modifiée. Toute cette histoire illustre une nouvelle fois la purge effectuée par le pouvoir conservateur dans tous les organes de la vie publique polonaise. Le musée de la Seconde Guerre mondiale est un projet lancé par l’ancien premier ministre Donald Tusk en 2008. Dans la mentalité actuelle du pouvoir polonais, il fallait l’arrêter. C’est malheureusement chose faite.

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