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Aujourd'hui l'économie

Le Venezuela s’enfonce dans la crise économique

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Le Venezuela continue à s'enfoncer dans la crise économique. Avec une nouvelle pénurie en perspective : celle de la bière.

Des habitants de Caracas attendent de pouvoir entrer dans un supermarché pour acheter des produits de premières nécessités et des denrées alimentaires, le 28 avril 2016.
Des habitants de Caracas attendent de pouvoir entrer dans un supermarché pour acheter des produits de premières nécessités et des denrées alimentaires, le 28 avril 2016. REUTERS/Marco Bello
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La dernière brasserie industrielle du Venezuela encore en activité va s'arrêter cette semaine faute de malt, a prévenu Polsa. Ce groupe agroalimentaire, par ailleurs première entreprise privée du pays, fournit 80 % de la bière consommée sur place. Il dit ne plus pouvoir importer la matière première indispensable à ce breuvage. Non par manque de crédit, mais par manque de dollars que le gouvernement refuse de lui attribuer.

Avec la chute des cours du pétrole, le contrôle des changes est devenu encore plus sévère pour les entreprises. Les revenus pétroliers du Venezuela sont passés de 80 milliards de dollars en 2013 à 20-25 milliards de dollars en 2015. Pas étonnant que le gouvernement restreigne les lignes de devises allouées à Polsa. L'année dernière les importations du Venezuela ont chuté de 40 %, provoquant les pénuries que l'on sait. Riz, café, papier toilette, médicament : la liste des produits de première nécessité devenus introuvables s'allonge de jour en jour.

Le contrôle des changes en place depuis 2003 est censé lutter contre l'inflation

Il l'a en fait propulsé à des niveaux stratosphériques. Les prix ont été multipliés par trois l'année dernière. Ils devraient augmenter de 700 % cette année d'après le FMI. Le manque de devises, aggravé par cette crise pétrolière, paralyse les entreprises et prive les consommateurs. Les plus aisés ont recours au marché noir où il faut débourser 200 bolivars pour obtenir un dollar alors que le taux officiel est de 10 bolivars.

Pour soulager les Vénézuéliens, le président Maduro a annoncé ce week-end un nouveau relèvement substantiel du salaire minimum : +30 %. Au cours officiel, cela donne un salaire mensuel de 1 500 dollars, mais en pouvoir d'achat réel c'est plutôt de l'ordre de 50 dollars. Le revenu moyen en termes de pouvoir d'achat serait aujourd'hui de l'ordre de 12 dollars par mois.

Le Venezuela est par ailleurs en pleine crise énergétique

Un comble pour le pays qui détient les plus grandes réserves de pétrole au monde. En fait le niveau des eaux du principal barrage baisse dangereusement, faisant redouter l'arrêt des centrales électriques dans les prochains jours. D'où le chômage technique et le changement d'heure effectif depuis hier pour éviter la méga-panne de courant.

D'après un expert pétrolier, cette issue serait catastrophique pour la production pétrolière, des coupures durables pourraient avoir raison de la poursuite des activités de PDVSA, l'entreprise pétrolière nationale. Dans ce cas, on peut s’attendre à une crise économique, financière, de grande ampleur.

L'État peut-il faire faillite ?

Cela dépend en partie de la patience de ses créanciers. Et notamment de la Chine, qui lui a déjà prêté 65 milliards de dollars. Caracas a demandé un nouveau délai de deux ans pour rembourser, mais Pékin commence à tordre le nez et lui a accordé un répit d'un an seulement, selon Saxo Banque.

L'autre donnée qui éviterait le défaut de paiement au Venezuela, c'est bien sûr le rebond du pétrole. Ses comptes reviendront à l'équilibre quand le baril dépassera les 120 dollars, il vaut aujourd'hui moins de 50 dollars. En attendant ce miracle, le pays s'enfonce dans la récession : -6 % en 2015, -8 % prévu cette année avertit le FMI.

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