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Chronique des matières premières

La France veut doubler sa production de blé dur

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La France pourrait ne plus avoir assez de blé dur pour ses propres fabricants de pâtes à l’avenir, et elle perd ses débouchés traditionnels au Maghreb.

Un agriculteur moissonne son champ de blé, à Démouville (France).
Un agriculteur moissonne son champ de blé, à Démouville (France). AFP / M. Daniau
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La France veut doubler sa production de blé dur à 3 millions de tonnes. Les grands fabricants de pâtes et de semoule Lustucru et Panzani sont inquiets de voir leur matière première manquer à l’avenir Notamment dans le sud-est de la France où ils ont encore de très grandes usines. La Provence est en effet le berceau historique du blé dur, mais depuis dix ans, le découplage des aides aux céréaliers a découragé cette culture, plus exigeante que le blé tendre. Le réchauffement climatique, plus évident que jamais cette année, ampute les rendements. Dans cette région la vigne, la lavande et les fruits sont aujourd’hui plus rentables !

La récolte catastrophique de l’an dernier a sonné le réveil de la filière. La France a perdu son rang de troisième exportateur mondial derrière le Canada et les Etats-Unis, au profit du Mexique, qui expédie désormais par bateau son blé dur jusqu’en Méditerranée : les coûts de fret maritime étant dérisoires, ça ne coûte pas plus cher à l’Italie, pour ses pâtes, ou aux pays du Maghreb, pour la semoule, de commander du blé dur mexicain ou canadien que du blé dur français, qui ne donne plus satisfaction de façon régulière que ce soit en quantité ou en qualité.

Pour y remédier, les Instituts de recherche, dont Arvalis et Inra, s’activent pour adapter les variétés et les pratiques agronomiques aux nouvelles contraintes climatiques, la production de blé dur est encouragée plus au nord de la France et la filière hexagonale réclame qu’au mois d’août, Paris revoit la distribution des aides européennes en faveur du blé dur, dont le prix actuel n’incite même pas les céréaliers français à vendre, alors qu’en ce moment les acheteurs se bousculent, pour faire la soudure avant la récolte en Afrique du Nord.

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