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Aujourd'hui l'économie

La réunion de la dernière chance pour l’OMC

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L'Organisation mondiale du commerce (OMC) se réunit cette semaine en Afrique, à Nairobi, au Kenya. Cette conférence ministérielle est, dit-on, celle de la dernière chance de parvenir à un accord sur l'agenda défini à Doha en 2001.

Le directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Roberto Azevedo en conférence de presse à Genève, le 26 novembre 2015.
Le directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Roberto Azevedo en conférence de presse à Genève, le 26 novembre 2015. REUTERS/Denis Balibouse
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Doha c'est la promesse d'une plus grande liberté de commercer au profit des États les plus pauvres. D'où le nom du cycle : agenda du développement. L'Afrique qui accueille pour la première fois une conférence ministérielle de l'OMC aurait beaucoup à gagner à la signature d'un tel accord. Sauf qu'après 14 ans de palabres, les 162 membres de l'OMC apparaissent presque aussi divisés qu'au premier jour. Plus d'une vingtaine de ministres se font porter pâles, car ils ne croient plus du tout à une avancée à Nairobi.

Le principal point de blocage porte sur les subventions à l'agriculture dans les pays du Nord qui faussent le jeu de la concurrence, au détriment des pays du Sud. Ces derniers n'en veulent plus. Pas question pour eux de transiger là-dessus. Le désaccord est complet depuis 6 ans. Pour sortir de l'impasse, les Européens et le Brésil proposeront à Nairobi une nouvelle version de ce dossier hyper sensible.

Les Américains semblent avoir déjà enterré ce cycle

C’est ce qu’on réalise en lisant la tribune publiée aujourd'hui dans le Financial Times par le secrétaire d'État au Cmmerce. Michael Froman réclame l'abandon pur et simple de Doha. Son argumentation : le monde a changé, ce projet n'est plus en phase avec la réalité du commerce de XXIe siècle. Ce qui est vrai : la carte du commerce mondial a été complètement redessinée depuis 2001 : l'année dernière, les États-Unis ont cédé à la Chine le podium de première nation commerciale du monde.

Les États-Unis n'ont pas attendu de tomber de l'Olympe pour défendre leurs positions dans d'autres instances que l'OMC. Ils ont signé un accord Transpacifique proposé à tous les pays d'Asie sauf à la Chine. Washington négocie par ailleurs avec Bruxelles un traité transatlantique.

Les accords régionaux sont dorénavant le curseur du commerce mondial

Parce qu'il est plus facile de trouver un plus petit dénominateur commun à 20 ou 30 qu'à 160 comme à l'OMC. Cette instance créée pour accompagner l'ère de l'ultra-mondialisation n'arrive plus à imaginer l'avenir du commerce. Entre 1950 et 2007, les échanges ont été multipliés par trente.

Cette évolution exponentielle a été stoppée net par la crise de 2008, depuis, le commerce continue à progresser, mais moins vite que la croissance mondiale. Et depuis l'OMC est à la peine.

Les États sont en train de revoir leur mode de développement

C'est dit à voix haute en Chine où le gouvernement cherche à recentrer la croissance sur la demande interne. Aux États-Unis, le mouvement de relocalisation de l'industrie se poursuit grâce à l'indépendance énergétique retrouvée. L'Afrique elle est en train d'organiser son propre marché commun à l'échelle du continent.

L'Europe de son côté s'interroge : être un exportateur net ne règle pas le problème du chômage et des déséquilibres internes à l'Union. Ce n'est pas forcément l'heure du repli, les échanges continuent à croître, mais l'Organisation mondiale du commerce doit tenir compte de cette nouvelle donne du commerce mondial pour rester utile.

 


♦ En bref dans l'actualité économique :

Un anti-inflammatoire retiré de la vente en Australie pour publicité mensongère

Le prix du célèbre Nurofen pouvait varier du simple au double, selon l'indication thérapeutique imprimée sur la boîte. C'est pourtant la même molécule qui était proposée, quel que soit l'emballage. Son fabricant, le laboratoire britannique Reckitt Benckiser devra payer les frais de justice et une amende pas encore fixée à ce jour.

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