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Aujourd'hui l'économie

L’Espagne, un nouvel eldorado en Europe?

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Le roi d'Espagne a annulé sa première visite d'Etat en France en raison du crash de l’A320 qui effectuait la liaison Barcelone-Düsseldorf. Sa venue était destinée à resserrer et entretenir les liens entre les deux voisins, mais aussi à faire la promotion d'une économie qui commence à voir le bout du tunnel.

Les Espagnols investissent à nouveau dans l'immobilier. (Photo: vue de Barcelone).
Les Espagnols investissent à nouveau dans l'immobilier. (Photo: vue de Barcelone). Otto Normalverbraucher
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Les ménages espagnols y croient. La preuve : ils recommencent à investir dans la pierre ! Le marché immobilier, qui a précipité la chute de la maison Espagne en 2008, est en phase de guérison. Le crédit immobilier a augmenté en 2014, une première depuis 2006. Les prix ont suivi, le marché commence à se redresser.

Cette année, la croissance du Produit intérieur brut de l'Espagne devrait atteindre 2,5 %, c'est l'une des prévisions les plus optimistes de l'Union européenne. Les ménages ont à nouveau envie de consommer et les entreprises d'investir. Le bémol, c'est le chômage. Près d'un actif sur quatre est à la recherche d'un emploi. Mais le marché du travail commence à sortir de la spirale négative. Le chômage a reflué en 2014, 250 000 emplois ont été créés l'année dernière, cette année le gouvernement table sur le double.

Pour assainir l'économie, les Espagnols ont dû accepter de lourds sacrifices

Moins de prestations sociales et plus d'impôts pour cause d'austérité, et surtout, une cure drastique de modération salariale. Les salaires espagnols ont reculé de 20 % depuis le début de la crise. Ceux qui ont réussi à garder leur travail ont accepté sans broncher ce coup de rabot par crainte du chômage. La baisse du coût du travail a rendu l'industrie plus compétitive et a attiré beaucoup d'investisseurs étrangers.

Aujourd'hui, l'Espagne produit à elle seule autant d'automobiles que la France et l'Italie réunies. Cet avantage compétitif lui a donné des armes à l'export, car il a fallu doper les ventes chez les voisins pour compenser l'effondrement de la demande intérieure. Le dynamisme de l'activité espagnole repose en grande partie sur ses succès à l'exportation, dans les biens d'équipement d'entrée de gamme et de plus en plus dans l'alimentation et la chimie.

L'Espagne se porte mieux en 2015 mais elle n'a pas retrouvé le niveau d'avant la crise

Contrairement à la France, au Royaume-Uni et bien sûr à l'Allemagne, l'Espagne, en termes de Produit intérieur brut, est toujours plus pauvre aujourd'hui qu'en 2008. La reprise est là mais son rétablissement a besoin d'être consolidé. Dans l'industrie, grâce à la dévaluation salariale, les branches peu productives ont été éliminées.

La baisse du coût du travail est une composante parmi d'autres de la compétitivité, ce n'est pas pour autant un remède miracle. Il faut aussi investir dans les secteurs d'avenir, dans la formation, ce que ne fait pas encore suffisamment l'Espagne. Et puis la crise a contraint les jeunes générations de diplômés à l'émigration. Pas sûr que l'Espagne se remette de cette hémorragie.


EN BREF DANS L’ECONOMIE :

En février, l'inflation a été nulle au Royaume-Uni : une première dans l'histoire britannique

Le royaume est à son tour menacé par la déflation rampante en Europe. La stagnation des prix en février 2015 (comparés à ceux de février 2014) s'explique par la guerre menée dans la grande distribution. Comme le pouvoir d'achat des Britanniques est faible, et les augmentations de salaires minimes, les grandes enseignes rivalisent pour conserver leurs clients. Le prix moyen de la nourriture a baissé de plus de 3 % en un an.
 

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