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Automobile

Carlos Ghosn: il y a un an, la chute

Le 19 novembre 2018, c'était la chute pour Carlos Ghosn. Le tout-puissant patron de l'alliance Renault-Nissan était arrêté à sa descente d'avion par la police japonaise. Accusé de malversations financières, celui qui était à la tête d'un empire de l'automobile est toujours assigné à résidence.

Un an après son arrestation au Japon, Carlos Ghosn, l'ancien patron de Nissan-Renault est aussi poursuivi en France et aux Pays-Bas.
Un an après son arrestation au Japon, Carlos Ghosn, l'ancien patron de Nissan-Renault est aussi poursuivi en France et aux Pays-Bas. REUTERS/Kyodo
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Cette arrestation, par sa brutalité, a eu des conséquences majeures tout d'abord pour l'image du patron. Qui, à l'époque, pouvait imaginer sa chute ? Carlos Ghosn était alors le chef d'entreprise le mieux payé au Japon : patron de Nissan, mais aussi de l'alliance et de Renault. Il jouissait d'une aura incroyable. Une BD retraçait même sa saga de sauveur de Nissan.

Bol de riz et eau chaude

La chute fut d'autant plus grande. Carlos Ghosn perd toutes ses fonctions et se retrouve incarcéré dans la prison de Kosuge à l'ouest de Tokyo sur un futon à même le sol dans une cellule exiguë. Il se retrouve nourri avec trois bols de riz par jour, un peu d'eau chaude et peu de contact avec l'extérieur. Après 120 jours passés dans ses conditions dénoncées par ses avocats et sa famille, il obtient la libération sous caution.

C'est désormais assigné à résidence que l'ancien patron prépare sa défense en vue de son procès dans quelques mois. En avril 2020, Carlos Ghosn devrait répondre de quatre accusations.  Deux de celles-ci concernent la non-déclaration aux autorités boursières de « rémunérations différées » (plus de 70 millions d'euros que Ghosn auraient dû toucher à son départ du groupe).

Défense radicale

Mais plus grave, il y a aussi deux accusations d’abus de confiance aggravés. L'ancien patron encourt jusqu'à 15 ans de prison. Libéré sous caution en avril, Carlos Ghosn prépare sa défense depuis une villa d'un quartier chic de Tokyo mais sous contrôle judiciaire très rigoureux. D'après Le Monde, il est assisté d'une armée d'avocats du Japon, des États-Unis, de France, des Pays-Bas et du Liban.

Sa ligne de défense est radicale. Carlos Ghosn conteste non seulement toutes les accusations, mais il remet en cause l'ensemble de la procédure. Il la soupçonne d'avoir été instruite uniquement à charge avec la participation active de cadres de Nissan. Autrement dit, un complot pour empêcher à tout prix la fusion Nissan-Renault.

►À lire aussi : Renault-Nissan - il y a un an, l’arrestation de Ghosn provoquait une onde de choc

Cette thèse est partagée par certains soutiens côté français. Dans une tribune dans le Journal du Dimanche, des parlementaires voient dans les déboires du patron déchu l'illustration d'une guerre économique lancée par Tokyo contre la partie française de l'alliance. Ils demandent son rapatriement en vue d'un jugement en France. Le gouvernement français a rejeté cet appel au nom du respect des institutions japonaises.

Conséquences sur le géant automobile

En dehors du Japon, Carlos Ghosn est visé par des enquêtes pour malversations financières ouvertes à la demande de Nissan  en France, aux Pays-Bas et au Liban. En France, le parquet de Nanterre doit faire la lumière sur l'origine des fonds qui ont servi à son mariage fastueux au Château de Versailles. Sans surprise, ce feuilleton judiciaire qui ne fait que commencer a eu des conséquences sur les groupes que Carlos Ghosn dirigeait.

La première conséquence immédiate est que Carlos Ghosn a été limogé de toutes ses fonctions. Certes, Jean-Dominique Sénard a été nommé patron de Renault et de l'alliance avec les Japonais. Mais les têtes ont continué de valser. En octobre 2019, on a assisté coup sur coup aux départs de Hiroto Saikawa de la direction de Nissan et de Thierry Bolloré le directeur général de Renault.

Bolloré était vu comme le dauphin de Carlos Ghosn. C'est donc clairement une volonté de tourner la page, afin d'apaiser les tensions qui sont apparues au grand jour dans l'alliance. Il y a urgence. Avant de reparler de fusion éventuelle, il faut redresser la santé financière des entités. Une santé malmenée surtout par le contexte commercial mondial morose, mais pas aidée non plus par les remous suscités par la chute de Carlos Ghosn.

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