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Automobile

PSA et Fiat Chrysler, un mariage en vue

Après avoir tenté sans succès de se marier avec Renault, en mai dernier, Fiat Chrysler (FCA) discute d'une éventuelle fusion avec PSA Peugeot Citroën. Le but est de créer un géant mondial de l'automobile qui serait valorisé à 50 milliards d'euros.

PSA et Fiat Chrysler sont actuellement en négociation sur un projet de fusion.
PSA et Fiat Chrysler sont actuellement en négociation sur un projet de fusion. Daniel ROLAND, Harold CUNNINGHAM / AFP
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Ce projet d'un possible rapprochement a été révélé mardi par le Wall Street Journal, et confirmé par les deux constructeurs dans deux communiqués brefs.

Une annonce qui a immédiatement trouvé écho à l'ouverture de la Bourse : l'action de PSA a bondi de 8% à Paris et celle de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) gagnait plus de 10% à Milan.

Le secteur en pleine concentration

PSA, tout comme FCA gardent secret le détail de leurs discussions. Mais cette annonce survient au moment où les constructeurs automobiles tentent de restructurer leur activité face à des coûts de production qui augmentent et des ventes de véhicules neufs qui reculent dans le monde. Les trois plus grands marchés, chinois, américain et européen, déçoivent. En Europe, la régulation sur les émissions de CO2 a notamment été durcie. Et les constructeurs sont sous pression pour innover avec des véhicules électriques. Les grands du secteur sont donc contraints de s'unir à leurs anciens concurrents pour faire face à ces défis.

► À lire aussi : Projet de fusion FCA-Renault: Fiat Chrysler retire son offre

Qui gagne quoi ?

Un mouvement de concentration dont le Français et l'Italo-américain comptent bien tirer un certain nombre d’avantages. Le mariage se ferait entre égaux et pourrait donner naissance au numéro 4 mondial - après Volkswagen, l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi et Toyota. Un groupe capable de produire 8,7 millions de véhicules par an. Le rapprochement avec l'Italo-américain ouvrirait à Carlos Tavares, le patron de PSA, les portes du marché américain où la marque française est absente. Certes, la participation au capital de Peugeot du Chinois, Donfeng Motor Corporation, sera scrutée de près par l'administration Trump, mais avec moins de 13% du capital cette participation ne devrait pas poser de gros problèmes.

De son côté, John Elkann, l'héritier de la famille Agnelli, actionnaire majoritaire de Fiat Chrysler Automobiles, en sort aussi gagnant. Le président du groupe espère renforcer sa position sur le marché européen où PSA a vendu 2,5 millions de véhicules, alors que FCA n'en a vendu qu'un million. L'Italo-Américain a essayé de réduire ces dernières années sa dépendance au Vieux Continent. Après la fusion avec le Français les deux groupes pourraient y vendre presque autant que leur grand rival, Volkswagen.

Prudence et vigilance

Mais qui dit économies, dit aussi souvent suppressions de postes. Comme la nouvelle société réunit les deux groupes en une seule et même entité, certains emplois seront supprimés, mais d'autres pourraient évoluer vers la production des véhicules électriques. Certaines activités pourront être regroupées sur le même site. C'est parce qu'il n'a pas obtenu de garanties dans ces domaines-là, notamment, que l’État français n'a pas validé le mariage entre Renault-Nissan et Fiat Chrysler, en mai dernier. L'État est en effet actionnaire à 15% de Renault, alors qu'il a cédé il y a deux ans ses quelque 13% du capital de Peugeot à Bpifrance. À travers cette banque, le secteur public demeure donc un actionnaire de référence du groupe PSA. « L'Éat sera particulièrement vigilant sur la préservation de l'empreinte industrielle et sur la gouvernance du nouvel ensemble », a précisé Bruno Le Maire, ministre de l'Économie.

Côté syndicats, Force ouvrière, premier syndicat chez PSA, souligne la « dynamique industrielle positive » du projet de rapprochement. La CFE-CGC, prudente, « retient qu'il n'est pas prévu de fermeture de site en France », tandis que Jean-Pierre Mercier, délégué syndical central de la CGT, rappelle que « les Allemands et les Anglais ont payé le prix du rachat d'Opel-Vauxhall en termes d'emplois ». L’annonce officielle sur le rapprochement entre les deux groupes pourrait être faite dès jeudi prochain.

 

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