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Travail / Numérique

Hacker éthique, éducateur de robots… Quels métiers pour demain?

Petit à petit, la révolution numérique bouleverse le monde du travail. Avec la robotisation et les progrès de l'intelligence artificielle, de nouveaux métiers vont bientôt faire leur apparition.

Certains emplois existant aujourd’hui vont être progressivement occupés par des robots comme ces bras robotisés qui remplissent un verre de bière à la foire de Hanovre, en Allemagne, le 24 avril 2017.
Certains emplois existant aujourd’hui vont être progressivement occupés par des robots comme ces bras robotisés qui remplissent un verre de bière à la foire de Hanovre, en Allemagne, le 24 avril 2017. REUTERS/Fabian Bimmer
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Clignements des yeux, haussements de sourcils, mouvements de tête… En novembre dernier, un présentateur de journal, en costume-cravate-lunettes, apparaît à la télévision chinoise. L’aspect physique est plus vrai que nature. Seule la voix, robotique, permet de distinguer le vrai du faux.

C’est en évoquant « une première mondiale » que l'agence Chine nouvelle a ainsi présenté son présentateur virtuel de journaux télévisés, capable de travailler 24 heures sur 24, sept jours sur sept. En Chine, des robots livrent déjà les courses, s’occupent des personnes âgées et assistent les enseignants dans les salles de classe.

La science-fiction d’hier est devenue la réalité d’aujourd’hui. À quoi ressembleront les métiers du futur ? Une chose est certaine : la révolution numérique est en marche et elle n’est pas près de s’arrêter. Selon un rapport de l'entreprise Dell et du groupe de réflexion « l'Institut pour le Futur », publié en 2017, 85% des personnes actuellement scolarisées exerceront d’ici à 2030 un métier qui n'existe pas encore.

Automatisation et robotisation

« Par son ampleur et le fait que ça touche tous les secteurs, c’est un mouvement inédit », souligne Isabelle Rouhan, fondatrice du cabinet de recrutement Colobri Talent, auteure du livre Les métiers du futur (First Editions, 2019) écrit en collaboration avec la journaliste et philosophe Clara-Doïna Schmelck.

« Les gens utilisent de plus en plus la banque en ligne et ont de moins en moins d’interlocuteurs physiques en face d’eux dans les agences bancaires. On a de moins en moins de libraires, de plus en plus d'achats sur les sites de e-commerce. Ce mouvement révolutionne le commerce de proximité, le secteur de l’hôtellerie comme le montrent Booking et Airbnb », explique Isabelle Rouhan.

Ce mouvement devrait s'accélérer. Dans tous les secteurs, les machines devraient en effet accomplir de plus en plus de tâches. Selon une étude du cabinet de conseil McKinsey&Company publiée en 2017, la moitié des heures travaillées en France sont consacrées à des activités automatisables.

D’ici à 2022, 5% des postes pourraient être ainsi intégralement remplacés par des machines, et 60% des emplois pourraient être partiellement automatisés, selon cette étude. « On est tous affectés par la révolution numérique, qu’on le veuille ou non », résume Isabelle Rouhan.

« Obsolescence accélérée des compétences »

Avec la montée en puissance de l'intelligence artificielle et de la robotisation, de nombreux métiers sont déjà en évolution (à l’image du data-journaliste sachant coder). Certains devraient bientôt voir le jour comme l’éducateur de robot, chargé de l’apprentissage d’une intelligence artificielle. D’autres exemples sont cités dans Les métiers du futur : « hacker éthique », « médecin numérique », ou encore « neuro-manager ».

Tout l’enjeu est donc de se former à ces métiers d’avenir. « Il y a une obsolescence accélérée des compétences. L’OCDE a démontré qu’une compétence technique [hard skill], dans les années 1970, c’était 40 ans. Aujourd’hui, c’est entre 12 et 18 mois », détaille Isabelle Rouhan.

On n’est plus dans l’emploi à vie, par contre on est dans l’employabilité à vie.

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Isabelle Rouhan

David Pauget

Demain, encore plus qu'aujourd'hui, le travailleur devra être constamment à jour sur les compétences techniques... sans pouvoir, néanmoins, capitaliser sur celles-ci, du fait de leur nature volatile. « Ce sur quoi on peut capitaliser, c’est tout ce qui est savoir-être, les soft skills qui sont plus pérennes. D’où le fait de travailler sur son savoir-être, comment on fait travailler les gens ensemble, comment on fait collaborer une équipe, comment on amène les gens plus loin par du leadership », explique Isabelle Rouhan.

Comment imaginer demain ?

Alors que le monde du travail est déjà bouleversé - et le sera encore plus par la révolution numérique -, la France accuse un certain retard dans l'enseignement de l'informatique. Pour tenter de remédier à cela, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé, en janvier dernier, la création d’un certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré (Capes) d’informatique dès 2020. Une agrégation dans le même domaine devrait être créée par la suite.

S’il est possible d’analyser les tendances dans le monde de l’emploi pour mieux se préparer, imaginer le futur relève toujours de la gageure. Dans les années 1800, on essayait déjà d’imaginer à quoi ressemblerait le monde de demain : facteurs et pompiers utilisant des machines volantes pour leur travail, robots remplaçant coiffeurs et autres employés, élèves reliés à des câbles afin d'ingurgiter des masses de connaissances,... Certaines prédictions se sont révélées exactes. Une imagination qui fait sourire dans les autres cas.

Les « pompiers aériens » en France en l’an 2000, imaginés par Villemard en 1910.
Les « pompiers aériens » en France en l’an 2000, imaginés par Villemard en 1910. Villemard / Wikimedia Commons

► À lire aussi : Un robot risque-t-il de vous remplacer au travail ?

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