TGV Lyon-Turin: un projet à la rentabilité jugée «très négative»
Le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin n'est pas rentable, selon les conclusions d'un rapport italien rendues publiques ce mardi 12 février, qui pourraient aboutir à l'abandon du projet et envenimer des relations franco-italiennes déjà tendues.
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L'analyse de 79 pages a été publiée ce mardi sur le site du ministère italien des Transports, qui l'avait reçue le 9 janvier dernier, avant de la faire traduire et de la transmettre à l'ambassadeur en France à Rome le 5 février. Le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin divise profondément la coalition populiste au pouvoir en Italie qui a donc commandé une analyse coûts-bénéfices avant de se prononcer. Le Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio est farouchement opposé au projet alors que la Ligue de Matteo Salvini y est très favorable.
Les conclusions parlent d'une « rentabilité très négative ». Selon les experts, les coûts engendrés par cette ligne ferroviaire à grande vitesse seront supérieurs de 7 milliards d'euros aux bénéfices générés à l'horizon 2059. Les investissements à venir et la gestion coûteraient près de 8 milliards d'euros.
Et pour les rapporteurs de l'étude, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Certes, le trafic de passagers générerait 1,3 million d'euros de bénéfices. Mais le transport de marchandises aurait pour sa part un impact négatif. Car avec le passage de la route vers le rail, l'Etat verrait baisser ses recettes provenant des péages routiers et des taxes sur les carburants. En parallèle, les coûts de sécurisation des galeries déjà creusées et de modernisation de la ligne historique sont chiffrés à un maximum de 1,5 milliard d'euros.
Mais la composition du groupe d'experts et la méthodologie employée sont contestées en Italie. Des parlementaires du Parti démocrate n'ont pas manqué de souligner que le président du comité avait déjà critiqué le projet par le passé. Le mode de calcul fait aussi grincer des dents la Ligue en Italie et le Comité pour la Transalpine Lyon-Turin, côté français. Bruxelles a aussi son mot à dire et a prévenu qu'en cas de suspension du projet, l'Union européenne pourrait réclamer un remboursement des subventions versées.
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