L'industrie nautique française voit approcher le Brexit avec appréhension
Les perspectives d'un Brexit inquiètent bon nombre de secteurs économiques et parmi eux, l'industrie nautique française, qui réalise la grande majorité de son chiffre d'affaires à l'export. Illustration au Salon nautique de Paris, qui ferme ses portes ce dimanche.
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Au Salon nautique de cette année, derrière les yachts rutilants et les conversations policées, un mot assombrit les mines : Brexit. « C’est compliqué. C’est très compliqué avec le Brexit », entend-t-on.
Les acheteurs anglais frileux
Pour Marc d'Arbigny, de Gracia Yacht, il est synonyme d'incertitude. « On est basés à Cherbourg, on est à proximité de l’Angleterre et on avait, jusqu’à présent, très facilement des Anglais, une clientèle anglaise qui venait nous visiter. Depuis les incertitudes sur le Brexit, on a beaucoup moins de trafic, c’est clair. »
La frilosité des acheteurs anglais inquiète également Stéphane Villesot, de Durfour Yachts, car ils représentent un marché historique : « Malheureusement, on est quand même obligés de l’admettre, le yachting est né en Angleterre, on l’a importé rapidement en France, mais la course en bateau est née en Angleterre. »
Coup de frein
Au stand du Havre, le maître du port de plaisance s'inquiète lui de complications administratives à venir, qui dissuaderont de nombreux Anglais de louer des emplacements : « Des Anglais qui vont vouloir naviguer, vont peut-être préférer naviguer sur la côte sud anglaise où ils n’auront pas de difficulté ou éventuellement aux [îles] anglos-normandes. »
Le Brexit pourrait donc freiner la croissance d'un secteur prospère. En 2018, l'industrie nautique a encore augmenté son chiffre d'affaires et dépassé 5 milliards d'euros.
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