Affaire Carlos Ghosn: la presse japonaise a la dent dure pour l'ex-patron de Nissan
Il avait un manga à son nom c'est dire l'aura de superstar dont jouissait il y a encore quelques jours Carlos Ghosn au Japon. Mais trois jours seulement après son arrestation spectaculaire à Tokyo pour malversations financières présumées, le colosse a été bousculé de son piédestal. Hier, jeudi, le PDG de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors a été écarté de la présidence de Nissan par son conseil d’administration. Une nouvelle que Carlos Ghosn a apprise de sa cellule puisqu'il est toujours en détention au Japon. Et les médias japonais sont favorables à ce limogeage. La sous-évaluation de ses revenus, l'utilisation frauduleuse des investissements du groupe Nissan qui sont reprochés à Carlos Ghosn ne pouvaient plus être tolérés.
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avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
La presse japonaise, qui ne témoigne d'aucune sympathie pour Carlos Ghosn, reproche à la presse française d’être alignée sur Renault et le gouvernement français.
Carlos Ghosn a d’abord défendu Nissan contre la volonté de Renault et du gouvernement français de l’absorber, car il craignait que Renault découvre l’ampleur de ses malversations, estiment les analystes et les chaînes de télévision TBS et Asahi à Tokyo.
Ses revenus n’auraient pas été minimisés sur une période de cinq ans à la hauteur de 39 millions d’euros, mais durant au moins huit ans, selon le journal Asahi. Et ce ne sont pas quatre résidences de luxe qu’il aurait fait acquérir par Nissan pour son usage personnel, sans aucun intérêt pour l’entreprise, par le biais de montages financiers dans des paradis fiscaux, mais six à Tokyo et à New York aussi.
Carlos Ghosn s’est montré favorable à une plus grande intégration de Nissan par Renault, lorsque le gouvernement français lui aurait promis de le maintenir à son poste s’il parvenait à cette fin, selon la chaîne de télévision Fuji.
Aux yeux des médias japonais, Carlos Ghosn était avant tout trop puissant, trop intimidant, insensible à la culture japonaise et ses revenus mirobolants cinq à six fois plus élevés que ceux des patrons japonais, démoralisaient les employés de Nissan dans un pays qui se veut encore égalitaire.
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