Rome maintient son projet de budget 2019 face à Bruxelles
Pour la première fois dans l'histoire du Pacte de stabilité et de croissance, c'est-à-dire les règles budgétaires que se sont fixées les Etats de la Zone euro, la Commission européenne va-t-elle rejeter le budget présenté par un des Etats membres ? C'est la question qui se pose ce lundi au sujet de l'Italie et de son gouvernement de coalition eurosceptique. Bruxelles a demandé au gouvernement de Conte d'apporter des « clarifications » sur un budget qui ne rentre pas dans les clous budgétaires européens. Les équipes de Matteo Salvini et Luigi Di Maio ont jusqu'à ce lundi midi pour répondre à la Commission.
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Le gouvernement italien doit répondre à la Commission européenne qui parle de dérapage « sans précédent dans l'histoire du Pacte de stabilité et de croissance ». Mais à en croire les déclarations de ce week-end à Rome, le gouvernement ne semble pas vouloir changer ses plans. C'est donc bien à un bras de fer qu'il faudra s'attendre.
Le gouvernement italien prévoit toujours un déficit de 2,4% du PIB en 2019, trois fois plus élevé que ce à quoi s'était engagé le gouvernement précédent. Des chiffres qui inquiètent parce qu'ils risquent d'aggraver une dette qui représente déjà 131% du PIB italien.
Ce week-end, Moody's a dégradé la note de la dette italienne à une marche de la catégorie spéculative. L'écart de taux entre la dette italienne et la dette allemande, la référence pour les investisseurs, s'est envolé à un niveau record, ce qui signifie que les Italiens devront s'attendre à des crédits plus chers.
Mais Rome croit pouvoir prouver que sonbudget en hausserepose sur des perspectives économiques crédibles. Cet optimisme n'est pas partagé par la Commission qui pourrait bien appliquer à la lettre la procédure, inédite jusqu'ici : retoquer le plan de budget italien et en exiger un autre dans les trois semaines.
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