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Economie

En France, General Electric ne tient pas ses promesses

Un millier d'emplois créés, c'était le serment de General Electric suite au rachat de la branche énergie d'Alstom, en 2014. Le groupe américain s'y était engagé auprès du gouvernement français de l'époque. Mais le compte n'y est pas. Et selon les termes de l'accord, General Electric devra sans doute payer une lourde pénalité.

General Electrics avait promis de créer un millier d'emplois, lors du rachat d'Alstom. Une promesse restée lettre morte.
General Electrics avait promis de créer un millier d'emplois, lors du rachat d'Alstom. Une promesse restée lettre morte. Getty Images/Bloomberg
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34 millions d'euros. C'est le montant que General Electric devra payer si la situation n'évolue pas d'ici la fin 2018. C'est le PDG du groupe, John Flannery, qui a annoncé la mauvaise nouvelle au ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, prétextant « un environnement difficile ». Bercy confirme qu'à la fin avril, à peine 323 emplois ont été créés en France sur les 1000 prévus.

Pourtant, en décembre 2017, General Electric assurait encore qu'il comptait bien remplir ses engagements, malgré les 12 000 emplois supprimés dans le monde par le groupe.

Une déception, donc. Mais le groupe américain rappelle ses autres engagements : « la création de quatre sièges mondiaux en France, celle de trois co-entreprises avec Alstom, la non-fermeture de sites en France et la présence d'un Français au conseil d'administration du groupe ». Autant de promesses qui, elles, ont été tenues, se défend le PDG.

« Est-ce que le gouvernement français va assumer son rôle ? »

L'ex-ministre de l’économie Arnaud Montebourg, qui à l'époque optait pour un rapprochement avec l'Allemand Siemens, appelle le gouvernement à appliquer les amendes. Il encourage l'actuel Premier ministre Edouard Philippe à renforcer le dispositif législatif qui permet d'annuler une acquisition quand les engagements d'une entreprise ne sont pas tenus.

Les syndicats d'Alstom eux, sont en colère et s'inquiètent pour l'avenir de toute la filière. Laurent Santoire, délégué CGT, rappelle que « le gouvernement s’est porté garant du processus de rachat de la branche énergie d’Alstom par GE. Force est de constater que les garanties obtenues à l’époque n’en étaient pas ».

A ses yeux, la question qui se pose aujourd’hui est : « est-ce que le gouvernement français va assumer son rôle et trouver les moyens de garantir la pérennité de la filière énergétique ou va-t-il – ce que l’on pressent tous – laisser General Electric entrer dans une phase de désengagement progressif de cette filière énergétique ? »

« Il ne suffit pas de tenir de grands discours. A un moment donné il faut poser des actes »

Autre question : « pourquoi l’Etat refuse d’entrer au capital ? » Après tout, poursuit le syndicaliste, « les Etats disposent des moyens du contrôle de leurs filières industrielles ». D’autres Etats, notamment les Etats-Unis, la Chine, le Japon ou la Russie, « montrent que l’Etat a un rôle à jouer dans le maintien et le développement de sa filière industrielle ».

Alors, « quand le gouvernement dit que la France a besoin de tous et de toutes, c’est vrai. Mais elle a besoin de tous et de tous les acteurs de la filière énergétique. Il est à s’interroger sur ce que ce gouvernement entend, veut, peut, sécuriser. Il ne suffit pas de tenir de grands discours. A un moment donné il faut poser des actes ».

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