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France / Transport

Négociations salariales à Air France: le PDG met son avenir dans la balance

Le PDG d’Air France Jean-Marc Janaillac a proposé ce vendredi 20 avril aux salariés de l'entreprises un référendum sur l'accord salarial proposé et rejeté par les syndicats. Il partirait en cas de refus.

Le PDG d'Air France Jean-Marc Janaillac a proposé ce vendredi un référendum sur un projet d'accord salarial.
Le PDG d'Air France Jean-Marc Janaillac a proposé ce vendredi un référendum sur un projet d'accord salarial. REUTERS/Philippe Wojazer
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Une consultation des salariés d'Air France sur l'accord pluriannuel d'augmentation des salaires débutera le 26 avril, a annoncé son PDG lors d'une conférence de presse ce vendredi. « Si le résultat est négatif, je ne vois pas comment je pourrais rester à la tête d’Air France », a prévenu Jean-Marc Janaillac. « Mon avenir personnel n'est rien comparé au regard de l'immense enjeu qu'est l'avenir d'Air France », affirme-t-il.

Le conflit sur les salaires qui dure depuis deux mois a déjà coûté près de 300 millions d'euros à la compagnie aérienne. Pour en sortir, la direction a proposé un accord sur une augmentation immédiate des salaires de 2 % puis une hausse de 5 % répartie sur une période de trois ans. Soumis aux syndicats en début de semaine, ceux-ci avait jusqu'à ce midi pour l'accepter ou non. Ils ont refusé. Ils demandent un rattrapage immédiat de 5,1 % sur l’année 2018.

Un référendum très critiqué

Karine Monségu, l'une des porte-paroles de la CGT Air France, juge la méthode « un peu cavalière ». Pour elle, la stratégie de Jean-Marc Janaillac vise avant-tout à contourner les revendications de l'intersyndicale. Un avis partagé par Beltran Ybarra, du Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL). « C'est l'illustration parfaite de l'absence de dialogue social dans cette entreprise (...) S'ils lancent ce référendum, c'est pour essayer de semer le doute et provoquer une immobilisation », estime-t-il. Mais il pense que la proposition de la direction ne suffira pas à satisfaire les pilotes.

Les grévistes exigent des augmentations pour rattraper le gel des salaires consenti depuis 2011, dans un contexte de résultats records pour Air France avec un bénéfice d'exploitation en 2017 d'1,5 milliard d'euros. Les employés d'Air France, tous secteurs confondus, auront donc du 26 avril à début mai pour répondre par vote électronique. En attendant, les organisations syndicales maintiennent les préavis de grève pour les 23 et 24 avril prochain. Et en parallèle les pilotes de ligne poursuivent les négociations sur les revendications qui leur sont propres.

Les salariés d'Air France sont-ils bien lôtis ?

Les salariés d'Air France ne gagnent pas moins que leurs collègues de la Lufthansa, en Allemagne, ou de British Airways, en Grande-Bretagne. Mais les comparaisons ont leurs limites, car les revenus relèvent à la fois de montants variables (l'intéressement aux résultats de l'entreprise, les primes de nuit ou de kilomètres parcourus...), et d'un montant fixe, le salaire... qui lui-même varie selon l'ancienneté des salariés et le taux d'imposition des pays concernés.

Reste que des chiffres publiés par le journal Le Figaro montrent que les salaires bruts sont systématiquement plus importants chez Air France, pour les pilotes comme pour les autres personnels navigants. Après avoir payé leurs impôts, les copilotes en début de carrière et les commandants de bord long-courrier expérimentés peuvent se faire doubler par leurs homologues britanniques ou allemands.

Selon des chiffres fournis par Air France et par les syndicats, avant les négociations, le plus bas salaire de la compagnie est de 23 000 euros bruts annuels, pour des personnels au sol récemment embauchés. Les pilotes les mieux payés, une centaine, touchent environ 300 000 euros bruts par an.

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