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Chine

La Chine prévoit 6,5% de croissance en 2017, en baisse de 0,2 point

Le Premier ministre chinois a prononcé son discours sur l’état de la nation ce dimanche 5 mars 2017 devant les quelque 3 000 députés de l’Assemblée nationale populaire, une chambre d’enregistrement sans réel pouvoir. L’occasion pour Li Keqiang de donner les grandes lignes de l'action du gouvernement pour l’économie du pays. Après les 6,7 % de croissance de l’an passé, la performance est encore revue à la baisse cette année.

Discours du Premier ministre chinois Li Keqiang devant l'Assemblée nationale populaire, le 5 mars 2017 à Pékin.
Discours du Premier ministre chinois Li Keqiang devant l'Assemblée nationale populaire, le 5 mars 2017 à Pékin. REUTERS/Stringer
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Avec notre correspondante à Pékin,  Heike Schmidt

6,5 % de croissance pour 2017, c’est le chiffre à retenir du discours-fleuve de Li Keqiang, ce dimanche à Pékin. Depuis un quart de siècle, la Chine n'a pas connu une performance aussi faible. Mais les maux qui freinent l’économie ne sont pas tous faits maison, a rappelé le Premier ministre, qui a pointé du doigt le protectionnisme. Une allusion à la politique de Donald Trump aux Etats-Unis.

« A en juger par la conjoncture intérieure et extérieure, nous devrons braver une situation plus compliquée et difficile : le marasme de l’économie mondiale perdurera. Les courants antimondialistes et protectionnistes risquent de gagner du terrain. Les facteurs d’instabilité et d’incertitude se multiplieront sensiblement », estime Li Keqiang.

Réduire de 800 millions de tonnes les surcapacités de charbon d'ici à 2020 ?

L'un des facteurs qui plombent l'économie, ce sont les surcapacités dans l'industrie lourde. Cette année encore, le numéro deux du régime communiste promet solennellement de les éliminer. « Les capacités de production seront réduites d’environ 50 millions de tonnes dans la sidérurgie, et de plus de 150 millions dans le secteur du charbon », prévient-il.

« Quant à l’électricité thermique au charbon, ajoute le Premier ministre, il faut éliminer, arrêter ou reporter des projets totalisant 50 millions de kilowatts. » Cet engagement paraît en fait peu ambitieux si la Chine veut tenir son objectif de réduire de 800 millions de tonnes les surcapacités de charbon d'ici à 2020. Pourtant, il en va aussi de l’environnement. Li Keqiang promet de « liquider » les entreprises « zombies » très polluantes.

« Grâce à la persévérance des membres de la société, le bleu azur se verra davantage »

L’environnement est en effet devenu un sujet phare en Chine populaire. S'il a globalement donné peu d’engagements chiffrés, Li Keqiang a tenté de convaincre l'assistance de sa bonne volonté en la matière. Deux mois après une vague de pollution qui avait obligé les autorités à placer tout le nord de la Chine en alerte rouge pendant six jours, le Premier ministre a promis une politique de « zéro tolérance » à l’égard des entreprises qui ne respectent pas les normes d’émissions, ce qui est monnaie courante en Chine.

« Ceux qui polluent en cachette ou qui fraudent seront sévèrement punis. Ceux qui ne font pas respecter la loi ou qui tolèrent les infractions des pollueurs doivent aussi être poursuivis avec sévérité. Il faut demander des comptes à ceux qui sont chargés de lutter contre la pollution là où celle-ci s’aggrave à cause de leur inaction. Il importe que chacun assume sa responsabilité, se lance dans l’action sans hésiter, et poursuive ses efforts inlassablement jusqu’à la victoire finale. Grâce à la persévérance de tous les membres de la société, le bleu azur se verra davantage chaque année », espère Li Keqiang.

La grand-messe du PCC, une parenthèse merveilleuse dans une ville toxique

Pour faire bonne figure et montrer que tout est possible, à condition que le Parti communiste au pouvoir s’y attèle, Pékin a mis à l’arrêt nombre d’usines ce weekend, assurant ainsi un ciel bleu au-dessus de l’Assemblée nationale populaire. Mais la population est loin d’être dupe. Après cette grand-messe qui réunit l’élite politique une fois par an, les hauts fourneaux se remettront en marche, ce qui fera revenir au galop la brume toxique qui enveloppe régulièrement les grandes villes.

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