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France / Economie

Emmanuel Macron: deux ans à Bercy, quel bilan?

Emmanuel Macron claque la porte du gouvernement sans annoncer pour autant sa candidature à la présidentielle de 2017. En deux ans passés à la tête de Bercy, l'ex-ministre de l'Economie s'est distingué en adoptant une ligne et des projets résolument libéraux.

Emmanuel Macron annonce son départ du gouvernement, le 30 août 2016.
Emmanuel Macron annonce son départ du gouvernement, le 30 août 2016. MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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Un ancien banquier de Rothschild, à Bercy, dans un gouvernement de gauche. A son arrivée, en août 2014, le profil d'Emmanuel Macron surprend, tout comme ses projets : ouverture des magasins le dimanche, baisse des tarifs des notaires et des huissiers et concurrence dans le transport par autocar.

Sa loi, dite « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », est présentée à l'Assemblée nationale au printemps 2015. Emmanuel Macron veut libéraliser l'économie française. Il critique les 35 heures et le statut des fonctionnaires. Mais l'homme pressé devra attendre plus de 400 heures de débat et trois recours à l'article 49-3 pour voir sa loi adoptée.

Tension avec les ouvriers

Un an plus tard, Emmanuel Macron peut se vanter d'avoir créé 1 500 emplois dans les sociétés d'autobus et d'avoir réduit de 30 jours les délais d'attente pour passer le permis de conduire. Mais l'ouverture des commerces jusqu'à douze dimanches par an n'est pas une si bonne opération, selon plusieurs économistes.

Ces derniers mois, le dialogue entre Emmanuel Macron et les ouvriers, qu'il a une fois qualifiés d'« illettrés », s'est par ailleurs tendu. A chacune de ses visites d'usine, un comité d'accueil était présent avec parfois des jets d'oeufs pour lui rappeler son soutien à la très critiquée loi Travail de sa collègue Myriam El Khomri, elle aussi passée en force.

« Dérive libérale du gouvernement »

Pour Pierre Gattaz, Emmanuel Macron a été un bon ministre car « il connaissait le monde de l'entreprise. Il comprend la mondialisation, le numérique, il est proche des entrepreneurs et il est jeune ». Mais selon le président du Medef, « on aurait pu aller beaucoup plus loin dans les réformes, sur le travail du dimanche qui reste un monument de complexité ou sur le plafonnement des indemnités prud'hommales qui n'a jamais abouti ».

Selon Philippe Martinez, patron de la CGT, Emmanuel Macron incarne « un symbole de la dérive libérale de tout un gouvernement ». « C'est plutôt la CGT qui a agacé Emmanuel Macron que l'inverse, a estimé le patron du syndicat qui a regretté que le ministre de l'Economie ne se soit pas plus occupé du secteur industriel français. C'est un choix fait par François Hollande de faire venir comme conseiller puis comme ministre quelqu'un qui a plutôt la réputation d'être libéral que de gauche et social ».

Nicolas Bay, député européen et secrétaire général du Front national, estime que la démission de Macron « n’est que la concrétisation de la démarche très personnelle, l’ambition très personnelle, qui est la sienne ». Il déclare : « Cela fait sans doute des mois et des mois que le ministre de l’Economie de la France, alors que notre économie va mal, est tout occupé à ses ambitions présidentielles, à se dissocier de l’activité gouvernementale, plutôt qu’au travail à Bercy. (…) Cette ambition, au demeurant, on pourrait l’admettre, si Emmanuel Macron sortait de Bercy, auréolé d’un excellent bilan. Mais là, c’est tout le contraire, puisqu’il est depuis un petit peu plus de deux ans ministre de l’Economie (…) et son bilan est désastreux à tous égards. »

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