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France

France: faut-il légiférer sur les primes des patrons ?

En France, les conditions de départ de l'ex-directeur général d'Alcatel-Lucent continuent de susciter des remous avec l’enquête lancée par l'Autorité des marchés financiers (AMF) quant aux possibles «irrégularités» dans ce dossier. Michel Combes quitte son poste avec les primes de départ d’un montant de près de 14 millions d’euros. Les sommes que beaucoup trouvent «choquantes».

L'Autorité des marchés financiers, à Paris, le 30 mars 2004.
L'Autorité des marchés financiers, à Paris, le 30 mars 2004. AFP/Thomas Coex
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Le gendarme boursier veut vérifier s'il n'y a pas d'irrégularités au regard des règles de gouvernance du Medef et quant à la clause de non-concurrence. Pour sa part, le Haut Comité du gouvernement d'entreprise, instance indépendante, s'est aussi saisi de la question et devrait rendre son avis à Alcatel-Lucent.

En effet, l'ex-directeur général du groupe franco-américain, Michel Combes, qui avait annoncé en avril avoir renoncé à un parachute doré de 2,4 millions d'euros, est depuis dimanche au cœur d'une polémique. En quittant ses fonctions, il devrait toucher 13,7 millions d’euros en trois ans sous forme d'actions, au cours actuel.

Depuis cette annonce, les critiques tombent de toutes parts. A commencer par Emmanuel Macron. Mardi, lors d'un entretien avec le nouveau PDG du groupe, Philippe Camus, le ministre de l'Economie a exprimé son mécontentement quant à la décision de Michel Combes de quitter l'entreprise prématurément avant la finalisation du rapprochement avec Nokia.

Le ministre a réitéré sa position mercredi, lors du Conseil des ministres. « Ce n'est pas normal qu'un grand dirigeant d'entreprise quitte le navire le premier », a-t-il déclaré. Emmanuel Macron attend que l'AMF et le Haut Comité du gouvernement d'entreprise rendent leur avis afin que le groupe en tire toutes les conséquences.

Le Medef compte aussi se pencher sur le dossier. L'organisation patronale qui trouve les sommes attribuées à l'ancien patron d'Alcatel-Lucent d'autant plus choquantes que les résultats n'étaient pas là. Même son de cloche du côté du président de la CGPME. François Asselin estime que le versement d'un telle somme est à des années lumières de ce que peuvent connaître les patrons de PME.

Faut-il, alors, légiférer sur les salaires de grands patrons ?

Le secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement a laissé entendre que le gouvernement serait prêt à le faire. « Si le patronat n'est pas capable de faire son autodiscipline, alors il y aura certainement des interventions plus fortes », a déclaré Jean-Marie Le Guen sur RTL.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, prône, quant à lui, une réforme de la Constitution.

Les socialistes promettent de faire des propositions sur le sujet encore sous le mandat de François Hollande. Selon eux, le Code de gouvernement d’entreprise des sociétés cotées révisé par l'Association française des entreprises privées (Afep) et le Medef en 2013, une sorte de code de bonne conduite permettant de contrôler les rémunérations des dirigeants, est insuffisant. Et, donc, pour contenir la soif d'argent d'un certain nombre de patrons d'entreprises privées, il faudra, sans doute, passer par la loi.

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