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France / Nucléaire

Areva va passer sous le giron d’EDF

Areva et EDF lèvent ce jeudi le voile sur leur rapprochement. L’électricien va devenir majoritaire au capital de l’ancien fleuron du nucléaire français, au bord de la faillite. Le processus de ce rapprochement, aux allures de démantèlement, devrait s'étaler sur un peu plus d'un an et n'est qu'un des piliers du plan de sauvetage d’Areva.

Areva, l’ancien fleuron du nucléaire français, est aujourd'hui au bord de la faillite.
Areva, l’ancien fleuron du nucléaire français, est aujourd'hui au bord de la faillite. AFP PHOTO BERTRAND GUAY
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Le rapprochement se fera déjà avec le rachat par EDF de 75 % du capital d'Areva NP, la partie nucléaire du groupe qui est aussi la plus fragile, pour 2,7 milliards d'euros, selon des sources proches du dossier. Ce prix sera sans doute ajusté avant l'accord définitif à l'automne, en fonction de la trésorerie de l'activité et du résultat des audits approfondis. L'entrée éventuelle d'autres investisseurs se fera dans un second temps. Les Chinois et les Japonais se seraient montrés intéressés.

La construction des réacteurs tombera donc dans l'escarcelle d'EDF, tandis qu'Areva conservera la fourniture du combustible nucléaire et son retraitement. EDF est de très loin le principal client d'Areva et la renégociation du contrat qui lie les deux entreprises sur ce point a été l'un des aspects les plus délicats de la négociation. Selon le journal Le Monde, EDF se serait engagé à acheter du combustible nucléaire jusqu'en 2023 et à faire retraiter ses déchets dans l'usine Areva de La Hague.

Reste un point d'interrogation. Combien l'Etat mettra-t-il au pot pour répondre aux besoins de financement d'Areva ? Le gouvernement ne donnera sa réponse qu'en septembre. Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a simplement affirmé que l'Etat prendrait ses responsabilités.


L’histoire d'un géant

Areva naît en 2001 de la fusion de Cogema et de Framatom. Le groupe ambitionne alors de devenir un leader mondial du nucléaire. Il a l'avantage indéniable de maîtriser toutes les étapes de la production, de l'extraction de l'uranium à son enrichissement et jusqu'au recyclage, en passant par la conception et la construction des réacteurs.

Le géant français du nucléaire, devenu multinational, entretient des relations privilégiées avec l'Afrique, son principal fournisseur d'uranium, notamment avec le Niger et ces dernières années avec la Centrafrique et la Namibie, où se trouvent des gisements supposément prometteurs rachetés au Canadien UraMin. Un mauvais investissement. Areva perd 1,5 milliard d'euros dans cette affaire.

Depuis, le groupe a multiplié les difficultés, entre les marchés ratés, comme celui d'Abou Dhabi et les retards très onéreux dans la construction du réacteur nouvelle génération EPR, en Finlande notamment. Et en 2011, c’est le coup de grâce. La catastrophe de Fukushima inflige un coup d'arrêt brutal au marché du nucléaire civil et aux cours de l'uranium.

En mars dernier, Areva accusait 5 milliards d'euros de perte. Le rapprochement avec EDF, son premier client, devenait alors incontournable. François Hollande en personne l'a appelé de ses vœux pour, avait-il, donner un avenir à la filière nucléaire française.

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