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Grèce

Grèce: le saut dans l’inconnu

Les Grecs ont nettement répondu « non » au référendum sur le programme de réformes des créanciers de la Grèce, Union européenne et FMI. C'est donc une période d'incertitude économique et financière qui s'ouvre, tant pour la Grèce que pour l'ensemble de la zone euro.

Pour Alexis Tsipras, le «non» aux créanciers n'est pas un «non» à l'Europe. Cependant, l'avenir de la Grèce n'a jamais été aussi incertain.
Pour Alexis Tsipras, le «non» aux créanciers n'est pas un «non» à l'Europe. Cependant, l'avenir de la Grèce n'a jamais été aussi incertain. REUTERS/Alkis Konstantinidis
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Cette victoire du « non » qui se confirme est d'abord une victoire politique pour Alexis Tsipras. Le Premier ministre grec avait décidé de jouer un coup de poker en organisant ce référendum et en demandant aux Grecs de rejeter les demandes formulées par leurs créditeurs. C'est aussi une victoire pour tous ceux en Grèce qui dénoncent la potion amère de l'austérité qui leur a été administrée depuis 2010.

Cette victoire a été acquise à l'issue d'une semaine très tendue, marquée par le blocage des capitaux, par la limitation des retraits bancaires, et par la crainte des conséquences d'un « non » pour la Grèce. Fort de cette victoire et du soutien de la population, Alexis Tsipras espère se présenter désormais en position de force dans les négociations qu’il souhaite voir reprendre au plus vite. Car le « non » de ce dimanche n’est pas un « non » à l’Europe. Mais ces discussions s’annoncent plus difficiles encore que si les Grecs avaient répondu « oui » au référendum. Sur quelles bases les relancer après le refus du programme de réformes préconisé par les créanciers ? Surtout que le gouvernement grec veut aussi négocier une restructuration de la dette publique devenue insoutenable.

Un nouveau consensus est à trouver, qui soit à la fois convaincant pour les Européens et le FMI, et acceptable par le gouvernement grec. Cela risque de prendre du temps. Or du temps, la Grèce n’en a pas. Après avoir fait défaut fin juin sur le milliard et demi d’euros dus au FMI, une échéance de 3,5 milliards d’euros à l’égard de la Banque centrale européenne se profile le 20 juillet.

En répondant « non » au référendum, les Grecs ont donc pris le risque du saut dans l'inconnu. Même si des négociations reprennent rapidement avec l'Eurogroupe et le FMI, se pose désormais la question de la survie financière à court terme du pays. Actuellement, ce sont les aides d'urgence de la Banque centrale européenne qui maintiennent les banques à flot. Qu'adviendrait-il si la BCE décidait de fermer un tant soit peu le robinet, alors que le gouvernement grec lui demande de l'ouvrir davantage ? Une pénurie de monnaie s'installerait en Grèce, paralysant l'économie et la vie quotidienne de la population déjà compliquée par la fermeture des banques.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schauble a promis de ne pas abandonner les Grecs, tandis que le président du Parlement européen Martin Schulz a évoqué des aides d'urgence pour continuer à faire fonctionner les services publics et permettre aux gens de survivre. Mais bien loin d'en avoir fini avec leurs problèmes, les Grecs s'apprêtent à vivre des jours difficiles. Une situation d'autant plus inquiétante qu'elle est totalement inédite.

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