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France / Economie

Chiffres du chômage en France : 2014 pire que 2013

Encore une année sombre sur le front du chômage. Les chiffres de Pôle emploi, qui concluent douze mois de hausse mensuelle constante, à une exception près, sont sans appel : près de 190 000 chômeurs de plus en 2014. La France métropolitaine flirte avec la barre des 3,5 millions de chômeurs et la hausse risque de se poursuivre en 2015.

Le président François Hollande a échoué dans sa promesse d'inverser la courbe du chômage en France.
Le président François Hollande a échoué dans sa promesse d'inverser la courbe du chômage en France. REUTERS/Jean-Paul Pelissier/Files
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L’inversion de la courbe du chômage de nombreuses fois promise par le président de la République François Hollande en 2013 est passée aux oubliettes. Précisément, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A, c’est-à-dire ceux qui n’ont exercé aucune activité, est de 3,496 millions en métropole. Soit une hausse de 8 100 chômeurs au mois de décembre. Si on inclut les chômeurs qui ont effectué des petits boulots (catégories A, B, C), il y a en France, Dom-Tom compris, 5,21 millions de chômeurs.

« L’inversion du chômage ne s’est pas du tout produite. On a même eu en termes de catégories, que ce soit A ou A, B, C, plus de chômeurs qu’en 2013 et ce avec une croissance à peu près similaire en 2013 et 2014 », souligne Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. « On voit que tant qu’on reste avec une croissance légèrement au dessus de zéro, on est dans un sentier d’activité insuffisant pour créer des emplois », poursuit-il.

Le chômage des seniors bat des records

Les seniors, les plus de 50 ans, sont les plus touchés de tous : 10,4 % de demandeurs d’emploi supplémentaires en un an. Tout comme le chômage de longue durée qui a augmenté de 9,7 % en douze mois.

Plus de 2,4 millions de personnes sont inscrites au chômage depuis plus d’un an. Et 19 % de chômeurs de plus sont sans emploi depuis trois ans ou plus en 2014. Aujourd’hui, la durée moyenne d’inscription à Pôle emploi est d’un an et demi avant de retrouver un travail. « Le chômage de longue durée a atteint des niveaux historiques parce que la crise est extrêmement dure et longue », explique Mathieu Plane. « On voit que certains de nos concitoyens se retrouvent au chômage et vieillissent au chômage sans s’en sortir. Ou s’ils s’en sortent c’est plutôt vers le bas, vers les minimas sociaux, donc on est dans une situation sociale qui reste très dégradée ».

L’Observatoire français des conjonctures économiques met cette situation sur le compte de l’absence de politique envers les seniors. Ils ne bénéficient pas de coups de pouce, comme les contrats aidés, contrairement aux jeunes de moins de 25 ans. A ce propos, François Rebsamen, le ministre du Travail, doit dévoiler le 9 février prochain un plan d’action contre le chômage de longue durée, devenu « cause nationale ».

Chez les jeunes, les chiffres de décembre montrent une légère baisse, mais sur l’année il y a 1,7 % de jeunes chômeurs en plus malgré la mise en place par le gouvernement de 97 000 contrats d’avenir et quelque 360 000 contrats aidés au total.

Une croissance insuffisante pour créer des emplois

Le gouvernement s’attendait à ces mauvais chiffres. Le ministre des Finances, Michel Sapin, a déclaré qu’il fallait « regarder en face » le niveau record du chômage et viser maintenant « une hausse de la croissance ».

Sans croissance, en effet, impossible de stopper la montée du chômage. Et pour créer des emplois, il faut une croissance du PIB d’au moins 1,5 %, de l’avis de nombreux économistes, voire de 2%. L’exécutif s’attend à seulement 1% de croissance en 2015. C’est donc insuffisant. Mais le ministre des Finances reste optimiste pour l’avenir. Selon lui, « l'activité économique en France bénéficie actuellement de la baisse de l’euro, des taux d’intérêts et du pétrole ».

Le gouvernement espère aussi que le CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi) et le pacte de responsabilité et de solidarité, qui vient tout juste de rentrer en vigueur, vont donner des marges aux entreprises et donc leur permettre d’investir et de générer de la croissance. « Le plein déploiement du pacte de responsabilité et de solidarité et une amélioration de l’environnement économique dynamiseront l’emploi en 2015 », a assuré le ministre du Travail, François Rebsamen, dans un communiqué.

L'efficacité du pacte de responsabilité en question

Le pacte de responsabilité octroie 40 milliards d’euros de baisse de charge aux entreprises d’ici 2017, en échange d’embauches. Mais à ce jour, pas assez d’emplois ont été créés. Sur les 50 branches professionnelles concernées, qui représentent 11,4 millions de salariés, seulement 11 ont signé des accords, au grand regret des syndicats.

Et pour ne rien arranger, la plupart des observateurs ne prévoient pas d’embellie en 2015 sur le front du chômage. L’Unedic, l’organisme qui finance le chômage, prévoit même plus de 100 000 chômeurs supplémentaires cette année.

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