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Argentine

L'Argentine à nouveau en défaut de paiement

Pour la deuxième fois en treize ans, l'Argentine est en défaut de paiement. La troisième économie d'Amérique latine avait jusqu'à ce jeudi 31 juillet pour payer 539 millions de dollars à ses créanciers. Mais faute d'accord avec les fonds spéculatifs américains, l'Argentine a refusé de payer. Le juge américain a convoqué une nouvelle audience demain, vendredi, dans un tribunal de New York, pour tenter de trouver une solution.

La présidente d'Argentine Cristina Fernández de Kirchner, le 16 juin 2014.
La présidente d'Argentine Cristina Fernández de Kirchner, le 16 juin 2014. ©Reuters.
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Buenos Aires et les fonds spéculatifs américains n'ont pas réussi à trouver un compromis à New York. L'Etat argentin avait jusqu'au 30 juillet minuit pour parvenir à un accord et empêcher le défaut de paiement. Les fonds spéculatifs « ont essayé de nous imposer quelque chose d'illégal, a déclaré Axel Kicillof, ministre de l'Economie argentin. Nous allons chercher une solution juste, équilibrée et légale pour 100% de nos créanciers ». Mais le bras de fer avec les fonds « vautours » s'est soldé par un échec. Depuis ce jeudi, la dette de l'Argentine est donc exigible.

L'annonce du défaut de paiement de l'Argentine a très vite été suivie de l'abaissement de sa note par Standard&Poor's, désormais en « défaut sélectif ». La principale conséquence de ce défaut de paiement est de priver l'Argentine des marchés internationaux de capitaux. Exclue depuis sa faillite en 2001, l'Argentine tentait de revenir sur ces marchés. « S'il y a un accord rapide, l'impact sur l'économie argentine sera relativement limité », estime la banque française Natixis. Mais l'économie du pays pourrait souffrir : crédits aux entreprises en hausse, baisse des investissements, augmentation du chômage.

Quelque 539 millions : une somme minime

« L'Argentine a payé, elle a de l'argent, elle va continuer à payer », affirme Axel Kicillof à l'issue des négociations. C'est, en effet, par choix que l'Argentine a décidé de ne pas régler son ardoise de 539 millions de dollars. Une somme pourtant minime pour un Etat, l'Argentine dispose de fonds suffisants. Mais son règlement se heurte aux fonds spéculatifs américains, dits fonds « vautours ». Des fonds d'investissement spéculatifs spécialisés dans l'achat de créances à des débiteurs proches du défaut de paiement. Ces fonds achètent des titres à bas prix dans le but de faire des profits au moment de la faillite, par voie juridique ou par négociations.

Une bataille qui dure depuis 2001

Le litige remonte en fait à 2001, après la faillite de l'Argentine. Touché par la crise, le pays se retrouve en défaut de paiement et renégocie sa dette avec ses créanciers. La quasi-totalité d'entre eux accepte une décote de 70% de la dette : l'Argentine leur doit 539 millions de dollars. Mais les fonds « vautours », qui sont détenteurs de moins de 1% de la dette, exigent le paiement complet et portent l'affaire devant la justice américaine. Le juge américain Thomas Griesa, en charge du litige, ordonne alors le paiement de 1,3 milliard de dollars à ces fonds, avant le règlement de la dette renégociée aux autres créanciers.

Risque d'un effet boule de neige

L'Argentine aurait pu décider de clore le conflit en payant la totalité de la somme. Mais une clause interdit à l'Argentine de proposer une meilleure offre aux fonds « vautours » qu'aux autres créanciers. En réglant les fonds spéculatifs américains, le pays s'expose à des poursuites judiciaires des autres créanciers. Le montant total de la dette à payer pourrait alors s'élever à 120 milliards de dollars. Or, l'Argentine ne dispose que d'une réserve de 28 milliards de dollars. La clause prendra fin en janvier 2015, l'Argentine espère donc pouvoir trouver un accord ou maintenir le bras de fer jusqu'à cette date.

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