Accéder au contenu principal
Culture

Prix Praemium Imperiale 2019: William Kentridge et Démos parmi les lauréats

Le prix Praemium Imperiale est considéré comme le « Nobel » des arts. Parmi les six lauréats annoncés ce mardi 17 septembre figurent l’artiste sud-africain William Kentridge, consacré dans le domaine de la peinture, et Démos, une initiative française pour encourager des enfants défavorisés à jouer de la musique classique.

Des enfants pendant les répétitions à l’Opéra de Massy, 2019, dans le cadre de Démos, programme musical à vocation sociale, prix d’encouragement Praemium Imperiale.
Des enfants pendant les répétitions à l’Opéra de Massy, 2019, dans le cadre de Démos, programme musical à vocation sociale, prix d’encouragement Praemium Imperiale. © The Japan Art Association / The Sankei Shimbun
Publicité

Décerné depuis trente ans par la famille impériale du Japon au nom de l’Association japonaise des beaux-arts, le prix Praemium Imperiale est considéré, grâce à sa dotation de 15 millions de yens japonais (125 000 euros) pour chaque lauréat, aussi comme le « Nobel » des arts. Il est attribué dans six domaines artistiques : peinture, sculpture, architecture, musique, théâtre ou cinéma.

Peinture: William Kentridge

Cette année, c’est l’artiste multiforme sud-africain William Kentridge, 64 ans, aussi bien célèbre pour son travail en tant que peintre, photographe, plasticien, réalisateur et metteur en scène, qui a été honoré dans le domaine de la peinture. Né dans une famille d’immigrés juifs, il a été très actif dans la lutte anti-apartheid et défend depuis toujours une « relation morale avec la société ».

Sculpture: Mona Hatoum

Dans la sculpture, c’est l’artiste palestinienne basée au Royaume-Uni, Mona Hatoum, née en 1952 à Beyrouth, qui a décroché la prestigieuse distinction. Originaire d’une famille palestinienne exilée à Beyrouth, elle s’est exilée à son tour en 1975, quand la guerre civile au Liban l’empêchait à retourner de Londres à Beyrouth. Les thèmes de la séparation et des formes hybrides sont au cœur de son œuvre. En 2017, après avoir reçu le Prix d’art d’Hiroshima, elle conçoit une œuvre constituée de meubles calcinés pour faire écho à la destruction causée par la bombe atomique, mais aussi pour alerter sur les conséquences traumatiques de guerres et de catastrophes écologiques d’aujourd’hui.

Architecture: Tod Williams et Billie Tsien

Le prix d’architecture a été donné à deux optimistes autodéclarés : Tod Williams et Billie Tsien. Le couple d’architectes américain travaille depuis 1977 ensemble pour une architecture « profondément optimiste ». Parmi leurs créations figurent l’American Folk Art Museum (2001), le Frak Center at Lakeside (2013) à New York et le Hood Museum of Art, Dartmouth College, aux États-Unis.

L’artiste sud-africain William Kentridge dans son atelier à Johannesburg, 2019.
L’artiste sud-africain William Kentridge dans son atelier à Johannesburg, 2019. © The Japan Art Association / The Sankei Shimbun

Musique: Anne-Sophie Mutter

L’Allemande Anne-Sophie Mutter a reçu le prix Praemium Imperiale dans le domaine de la musique. Considérée comme l’une des plus grandes violonistes de notre temps, elle a fait ses débuts à l’âge de 13 ans avec le chef d’orchestre mythique von Karajan, pour ensuite continuer à travailler avec les plus grands chefs d’orchestre du monde. Le jury fait éloge de « sa technique de vibrato, subtile et si singulière, sont incontestables, au même titre que son pouvoir expressif remarquable, son savoir musical ou sa passion pour des styles très divers ».

Théâtre: Bando Tamasaburo

Déjà déclaré « trésor national vivant » par le gouvernement japonais en 2012, le Japonais Bando Tamasaburo, 69 ans, vient de recevoir le prix Praemium Imperiale dans le domaine du théâtre. Considéré comme une légende dans l’univers du théâtre kabuki japonais, il est devenu célèbre pour ses interprétations de rôles féminins et « son extraordinaire capacité à recréer la beauté féminine et à exprimer l’esprit des personnages qu’il interprète ».

Au-delà, il a toujours cherché de dépasser les frontières de son art. Il a interprété par exemple Desdémone dans l’Othello de Shakespeare et travaillé avec le grand violoncelliste Yo-Yo Ma pour créer une œuvre chorégraphique sur la musique de Bach. Il faisait également partie de la création du Roi Lear de Maurice Béjart. Et le cinéaste Andrzej Wajda lui a donné non seulement le premier rôle masculin, mais aussi féminin dans son film Nastasja, d'après Dostoïevski.

Prix d'encouragement: Démos

Le prix d’encouragement est allé en France. Sélectionné par le Conseiller international Jean-Pierre Raffarin, le Prix jeunes artistes a été attribué au programme Démos (Dispositif éducatif et musical à vocation sociale). Coordonné par la Philharmonie de Paris, ce programme d’éducation musicale ambitionne depuis 2010 de transmettre un enseignement musical classique à des jeunes entre 7 et 12 ans, issus de quartiers ou de zones défavorisés. Concrètement, les enfants reçoivent gratuitement des instruments et jusqu’à quatre heures de leçons par semaine, pendant trois années.

L’artiste Mona Hatoum dans son atelier à Londres, 2019.
L’artiste Mona Hatoum dans son atelier à Londres, 2019. © The Japan Art Association / The Sankei Shimbun

Chaque lauréat du prix Praemium Imperiale aura un diplôme et une médaille qui lui seront remis le 16 octobre prochain au Meiji Kinenkan (Tokyo), par le prince Hitachi, oncle de l’empereur Akihito du Japon et parrain d’honneur de la Japan Art Association.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.