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Photographie

Sebastião Salgado honore les droits de l’homme à Paris

Voir et non pas lire les droits de l’homme et leur violation. Tel est le thème de Déclarations, une exposition du célèbre photographe brésilien Sebastião Salagado, actuellement au Musée de l’homme à Paris. Un thème qui reste, dans bien des contrées de la planète, toujours d’actualité.

Déclarations, l'exposition photographique de Sebastião Salagado au Musée de l'homme à Paris.
Déclarations, l'exposition photographique de Sebastião Salagado au Musée de l'homme à Paris. Anne Bernas/RFI
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Quarante ans de violation des droits de l’homme autour du monde, tel pourrait être le résumé de l’exposition Déclarations. L’infatigable photographe, voyageur et humaniste, Sebastião Salagado entraîne le visiteur au cœur des souffrances de notre monde.

En plus d’une trentaine de photos grand format, toutes en noir et blanc, cette immense figure du photojournalisme illustre de nombreux articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et avant tout la dignité.

Les thèmes fondamentaux en toile de fond

Et c’est ainsi que l’on se retrouve au Kenya en 1993. De jeunes garçons sont à l’école en plein air sous un arbre. La photo ressemble à un tableau tant les contrastes sont puissants. Ces enfants ont fui le sud du Soudan pour échapper aux recrutements forcés des forces armées ou de la guérilla. Nous sommes face à l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : toute personne a le droit à l’éducation.

« Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays ». L’article 14 résonne plus que jamais en ces temps de crise migratoire sans précédent. Sebastião Salagado illustre ce drame, entre autres, par une photo prise en Tanzanie en 1994 : un million d’hommes, de femmes et d’enfants subsistant sous des tentes de fortune dans le camp de réfugiés rwandais de Benako.

Direction les Philippines, en 1999. Un paysan travaille ses terres, un fusil accroché sur le dos. Il a le malheur de posséder un champ se trouvant tout à côté de la ligne de front du Front Moro islamique de libération (FMIL). Une image faisant écho à l’article 25, stipulant que toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille.

Le thème de la liberté de religion est également abordé, au Brésil avec les paysans sans terre ou dans l’ex-Yougoslavie ; celui de la torture illustré par deux fillettes tout juste excisées, jambes bandées pouvant à peine se déplacer. L'émotion est à son comble. Le photojournaliste, qui se rend aussi en Inde, en Afghanistan, au Mexique, en banlieue parisienne, etc., exprime ainsi combien, partout sur la planète, les valeurs humanistes sont bafouées et transgressées.

Des témoignages toujours d’actualité

Chaque image est un témoignage qui se passe de mots. La force des photos montrant d’elles-mêmes combien la Déclaration universelle des droits de l’homme est justement universelle.

Une découverte visuelle dans un lieu rêvé, puisque c’est dans l’aile ouest du palais de Chaillot que se niche le Musée de l’homme. Ici a été signée, le 10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme. L’exposition de Sebastião Salgado s’inscrit dans le cadre du projet « En droits ! » réalisé pour célébrer les 70 ans de la Déclaration.

Depuis plus de 45 ans, Sebastião Salagado parcourt la planète. Il fonde en 1994 l’agence de presse Amazonas images, avec sa femme Lélia Wanick Salgado (commissaire de l'exposition Déclarations) exclusivement vouée à son travail photographique. Grâce à lui, de nombreux drames humains et écologiques ont été photographiés et montrés aux yeux du monde.

Ces milliers de clichés pris depuis plusieurs décennies sont encore aujourd’hui d’actualité. Ils ont même plus que jamais leur place actuellement, alors que les droits humains ne cessent de reculer. Le droit de manifester est bafoué, les droits des femmes régressent entre autres aux Etats-Unis, les réfugiés sont devenus non plus des hommes, mais des problèmes à résoudre...

« Je ne veux pas qu’on apprécie la lumière ou la palette de tons. Je veux que mes photos informent, provoquent le débat », a écrit Sebastião Salgado. Mission accomplie.

Déclarations, au Musée de l'homme à Paris jusqu'au 30 juin 2019.

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