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Fespaco / Cinéma / Nigeria

Nollywood au Fespaco: «commence à dire oui à tes rêves»

Comment échapper à son destin ? Dans « Hakkunde » (In Between), le réalisateur Oluseyi Asurf Amuwa du Nigeria raconte l’histoire d’Akande, un jeune chômeur qui surmonte grâce à sa fraicheur et son ingéniosité tous les obstacles. Chômage, pauvreté, maladie, sorcellerie, rien ne résiste à la stratégie du jeune homme qui quitte Lagos pour tenter sa chance dans un village, avec de la bouse de vache : « commence à dire oui à tes rêves ». À l’image du film nigérian, déjà multiprimé sur des festivals internationaux, qui assume sa part de Nollywood et se retrouve au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco) en lice pour l’Étalon d’or de Yennenga.

Oluseyi Asurf Amuwa, réalisateur nigérian de « Hakkunde » (« In Between »), présenté au Fespaco.
Oluseyi Asurf Amuwa, réalisateur nigérian de « Hakkunde » (« In Between »), présenté au Fespaco. Siegfried Forster / RFI
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RFI : Hakkunde signifie en haoussa « In Between ». De quel « entre-deux » parle-t-on ?

Oluseyi Asurf Amuwa : C’est l’histoire d’un jeune homme entre ce qu’il veut et ce dont il a vraiment besoin. C’est aussi l’histoire de 30 millions de personnes en Nigeria qui sont sans emploi. Et le chômage est un problème universel. Et si l’on n’entreprend rien, on est assis sur une bombe à retardement. J’ai tourné dans le nord du Nigeria, là où beaucoup de gens n’osent pas aller, à cause de l’insécurité mise en avant par les médias. En réalité, au nord du pays, il y a beaucoup de possibilités que personne n’explore. C’est difficile à convaincre les gens. En tant que réalisateur, j’utilise mes moyens, le cinéma, pour vaincre les peurs des gens pour qu’ils saisissent les occasions qui existent en Afrique.

Comment êtes-vous arrivé à l’idée d’explorer le potentiel du fumier dans le film ?

Au début du projet, je voulais situer l’action à Lagos. Puis, je me suis dit que j’ai vu trop de films se déroulant à Lagos. Donc, je voulais explorer un autre endroit. J’ai vaincu mes propres peurs et je suis allé dans le nord du Nigeria. Ce que j’ai vu là-bas, c’était qu’il y avait partout des vaches et de la bouse. On a alors réfléchi comment on pourrait gagner de l’argent avec la bouse des vaches.

Comme le rôle principal dans le film avait fait des études de vétérinaire, cela collait avec l’action du film. J’ai donc réécrit le scénario et fait en sorte qu’on puisse monétariser la bouse de vache. Les acteurs ont tous adoré cette idée et aussi de faire le film dans le nord du Nigeria.

Votre film fait-il partie de l’industrie de Nollywood ?

Oui, mon film fait partie de Nollywood, je représente Nollywood [rires]. C’est mon premier long métrage, après quelques documentaires. Quand j’ai levé des fonds pour ce projet, je voulais élargir le capital pour réduire mon risque financier. J’ai alors lancé une campagne de financement participatif. J’ai enregistré une vidéo avec quelqu’un qui tient une affiche : « cherche du travail ». Et j’ai posté cela sur les réseaux sociaux en demandant de soutenir mon premier long métrage. Je me suis dit : j’ai 4 000 personnes sur ma page Facebook et 4 000 personnes sur mon compte Instagram, 8 000 membres, cela devrait être assez pour lever des fonds.

Vous avez eu de succès ?

Après trois semaines, j’avais que 1,8 million de nairas (4 385 euros), environ 10% du but recherché, mais cela a donné un coup de pouce pour trouver des financements. Depuis, le film a franchi beaucoup de frontières et je suis rentré dans mes frais. Aujourd’hui, je me retrouve en compétition au Fespaco, au plus grand festival de cinéma en Afrique. Donc, rétrospectivement, c’était la meilleure décision que je pouvais prendre.

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