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Fespaco / Côte d’Ivoire / Cinéma

Fespaco: une «Résolution» contre les violences faites aux femmes

Plus que des applaudissements, ce film vise un changement. Et vu les réactions vives des spectateurs et spectatrices pendant et après le film, « Résolution » marquera l’histoire du Fespaco. Au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, le long métrage ivoirien aborde sans détour la question de la violence faite aux femmes. La terreur se cache derrière l’idylle ostentatoire d’un couple « parfait » entre une femme de carrière et un mari apparemment compréhensif. Hélas, leur histoire est née et scellée par la violence. Entretien avec le coréalisateur Boris Oué, en lice pour l'Etalon d'or de Yennenga.

Les réalisateurs ivoiriens Boris Oué et Marcel Sagne et leur équipe du film « Résolution » sur le tapis rouge du Fespaco, à Ouagadougou.
Les réalisateurs ivoiriens Boris Oué et Marcel Sagne et leur équipe du film « Résolution » sur le tapis rouge du Fespaco, à Ouagadougou. Siegfried Forster / RFI
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RFI : De quelle « Résolution » s’agit-il ?

Boris Oué : De la résolution de tout un chacun, de vous, de moi, de chacun qui nous lit ou nous écoute. Il s’agit justement d’être résolu de prendre position non seulement par rapport aux violences faites aux femmes, mais surtout de s’engager et de ne pas banaliser ce phénomène. Nous voulons vraiment que, à la sortie de ce film, que tout le public soit résolu de mettre le débat sur la table ou – au meilleur des cas – le dénoncer.

Quel était le point de départ de ce film pour vous ?

Le point de départ de ce film nous a été transmis par Évelyne, notre productrice. Pour elle, le point de départ était vraiment de sauver une femme. C’était le mot d’ordre sur le tournage. À chaque plan, nous avons eu conscience que l’objectif était que, à chaque projection, une femme prenne la résolution de se défendre.

Dans la salle du Ciné Burkina, on avait le sentiment que Résolution représente pour les spectateurs beaucoup plus qu’un film. Est-ce que c’était conçu dès le départ ainsi ?

Évidemment. Nous pensons qu’avec le cinéma, on crée un film, mais on peut utiliser tous ces moyens pour en faire beaucoup plus. Nous voulons aller beaucoup plus loin. C’est plus qu’un simple film, parce que là-dedans, on raconte des histoires qui se vivent tous les jours. C’est presque de l’actualité et c’est très important de montrer cela.

Le propos est-il ciblé sur la Côte d’Ivoire, sur l’Afrique ou au-delà ?

On l’a conçu que cela soit universel. Il y a des femmes partout dans le monde. Toutes les femmes doivent et peuvent être touchées par ces histoires. Résolution a été conçu que cela puisse toucher aussi bien en Asie, en Afrique ou en Amérique. C’est une histoire de femmes qui va toucher toutes les femmes.

Et vous avez fait attention de montrer le point de vue de la femme et non pas celui de l’homme, du pervers narcissique.

Oui, c’est raconté du point de vue de la femme. C’est elle qui est mise en avant. Elle est le personnage principal. Mais on essaie de développer aussi autre chose : les conséquences sur l’enfant, le fond du personnage masculin. Toutes les personnes de la cellule familiale sont impactées par cette violence.

Il y a une véritable transmission de la violence, de génération à génération.

Cette violence se répand, comme un engrain. Cela part d’un petit point, mais cela peut nuire à toute une communauté.

Qu’est-ce que cela signifie pour vous de présenter ce film lors du cinquantenaire du Fespaco ?

Nous sommes très contents d’être sélectionnés en compétition. Nous sommes tout jeune, c’est notre premier film au Fespaco. Cela représente beaucoup pour nous. On essaie de se positionner un peu pour représenter le futur du cinéma africain. Pour moi, c’est une très grande fierté. Pour nous, c’est magnifique d’être ici. Après, bien sûr, on vise aussi l’Étalon d’or, mais le fait d’avoir déjà touché une femme avec le film, pour nous, on a déjà réussi.

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