Le cinéaste afghan Salim Shaheen, la star de «Nothingwood»
C’est le portrait d’un homme hors normes : le cinéaste Salim Shaheen. Avec trois fois rien, il fait le bonheur des spectateurs de son pays, l’Afghanistan. Notre consœur de France Culture, Sonia Kronlund, a fait un formidable documentaire sur lui, «Nothingwood».
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Cet homme tourne comme il respire. À 50 ans, Salim Shaheen a fait plus de 100 films, des films faits de bric et de broc qui n’obéissent à aucun des standards habituels… Des films où des numéros de danse et de chant calqués sur les comédies de Bollywood sont entrecoupés de scènes d’action dignes de Sylvester Stallone, le modèle de Shaheen.
En Afghanistan, ce géant débonnaire, à l’énergie et à la bonne humeur contagieuse, est une star. Il faut le voir arriver dans un village avec sa petite troupe de comédiens, recruter une dizaine de paysans qui feront office de figurants, poser sa caméra et tourner une scène en deux temps trois mouvements.
Un moment d’évasion à Nothingwood
Le réalisme importe peu à cet homme pour qui un moment d’évasion vaudra toujours plus que la sinistre réalité qui est celle de son pays, ravagé par plus de 40 années de guerre.
C’est cela qui fait le prix du documentaire de Sonia Kronlund : dévoiler une facette heureuse, joyeuse, intime aussi, de ce pays meurtri que Shaheen nomme Nothingwood. Un pays où sans argent, sans aide aucune, sans rien, il arrive à vendre à ses compatriotes un petit bout de rêve.
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