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Cinéma / Corée du Sud

«Le jour d’après», les mots et les mondes du cinéaste Hong Sangsoo

Le Sud-Coréen Hong Sangsoo est connu d’être un cinéaste volontairement exigeant avec son public. Son nouveau film sort mercredi 7 juin dans les salles. « Geu-Hu », très cadré et en noir et blanc, contemple la vie « Le jour d’après » sous forme d’un dialogue d’un homme avec trois femmes de sa vie.

« Le jour d’après », réalisé par le Sud-Coréen Hong Sangsoo.
« Le jour d’après », réalisé par le Sud-Coréen Hong Sangsoo. Jeonwonsa Film
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La nature de la philosophie de Hong Sangsoo s’exprime par les nuances de gris et de noir à l’écran. Le maestro du cinéma coréen souhaite visiblement restreindre les possibilités du spectateur de s’évader par la couleur. Son histoire n'use d'aucun artifice et de peu de décors. Elle est formelle, limitée à quelques lieux : la cuisine de la maison, le bureau rempli de livres, un restaurant chinois. Le cinéaste raconte un jour dans la vie de Kim Bongwan (interprété avec un stoïcisme lumineux par Kwon Haehyo), patron volage d’une petite maison d’édition et l’un des trois ou quatre meilleurs critiques littéraires du pays.

Ce matin, Bongwan mange bruyamment sa soupe. Et sa femme lui demande tout aussi bruyamment s’il a une maîtresse. Alors il reste silencieux sachant que même la bonne réponse serait un mensonge, car sa maîtresse vient de le quitter. Ce jour-là, une nouvelle femme, Areum, reprend le poste d’assistante dans sa petite maison d’édition. En attendant, son épouse, devenue méfiante, trouve une lettre d’amour et débarque au bureau. Mais comment expliquer à son épouse que la femme sur place vient d’arriver et qu’il ne ment pas ?

Les mots sont trop pauvres pour décrire le réel

Tiraillé entre la réalité de l’épouse et celle de la maîtresse ancienne et absente, commencent alors des réflexions philosophiques sur la réalité et l’illusion, le réel et la croyance. Les mots peuvent-ils saisir le réel ? « Les mots sont trop pauvres pour décrire le réel » prévient-il. « Pour quoi vous vivez ?» lui rétorque sa nouvelle recrue. Réponse sibylline : « Pour l’amour ».

Le Jour d’après constitue la mise à l’épreuve du réel et du fantasme. Hong Sangsoo fait vivre cette réalité non-linéaire avec des flashbacks. D’autres va-et-vient brouillent les pistes et la perception du temps. Comment concilier les réalités fluctuantes de ses désirs avec la vie sans renoncer à l’amour ? Hong Sangsoo répond avec une économie de moyens, de mots et de gestes transformant le film en un exercice minimaliste de haute voltige dont beaucoup de spectateurs risquent de décrocher. L’action se trouve hors-champ, dans l’imaginaire, nourri seul par la beauté exquise de Misako alias Kim Min-Hee, lieu des réflexions entre les mondes.

Kwon Haehyo (Kim Bongwan) et Kim Min-Hee (Song Areum) dans « Geu-Hu » (Le jour d’après) de Hong Sangsoo.
Kwon Haehyo (Kim Bongwan) et Kim Min-Hee (Song Areum) dans « Geu-Hu » (Le jour d’après) de Hong Sangsoo. Jeonwonsa Film

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