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Cannes 2017 / Cinéma / Ukraine / Russie

Sergei Loznitsa: «Une Femme douce est loin du récit de Dostoïevski»

Dans « Une Femme douce » du réalisateur ukrainien Sergei Loznitsa, la prison a remplacé la religion. Une femme sera broyée par l’attente, l’incertitude et la violence d’un Etat arbitraire. En lice pour la Palme d’or au Festival de Cannes, le réalisateur ukrainien capte l’esprit dostoïevskien avec des scènes époustouflantes et des images d’une rare beauté. Entretien.

« Une femme douce » de Sergei Loznitsa
« Une femme douce » de Sergei Loznitsa Sergei Loznitsa - Slot Machine
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RFI : Votre « Femme douce » est une femme qui n’arrive pas à remettre un colis à son mari incarcéré, car : « c’est contre la réglementation ». Est-ce que cela signifie que dans votre film la prison n’est pas uniquement la prison, mais que le pays tout entier est une prison ?

Sergei Loznitsa : Je ne crois pas. C’est un film qui se veut être une œuvre artistique. Ce n’est pas un compte-rendu sur la situation dans le pays. Le sujet du film est l’opposition entre un individu et la machine de l’Etat arbitraire. Une fois ce sujet choisi, tout mon film tourne ensuite autour de ce sujet.

Beaucoup de messages et réflexions dans votre film passent par la musique, des chants et des chansons, comme la Marche des Tankistes, le chant sur les Martyrs innocents ou La Route est longue comme ma complainte. Votre film est en quelque sorte une tragédie musicale ?

Chaque chanson correspond à une scène ou à un plan particulier. Il y a beaucoup de chansons de prisonniers. Ce sont des chansons très connues. Il y a des chansons qu’on entend au restaurant. Ce sont des chansons que tous les Russes connaissent.

Vous créez des scènes incroyables avec parfois des images presque arrêtées, entre carte postale et tableaux des maîtres anciens. Est-ce qu’il y a pour vous une image idéale ou parfaite ?

Pour moi, l’image parfaite est celle qui incarne une idée de la façon la plus précise et qui fait qu’on n’a pas de question à se poser. J’ai la chance de travailler avec deux personnes extraordinaires : Oleg Mutu, le chef opérateur, et il y a aussi le décorateur-scénographe Kirill Shuvalov.

Est-ce qu’on est très loin de la nouvelle La Douce de Dostoïevski avec votre Femme douce ?

Oui, je suis très loin du récit de Dostoïevski. En fait, je suis tombé dans un océan de la littérature russe où différents éléments sont apparus. Et le résultat, la bouteille qui est arrivée sur la rive, c’est ce film.

Sergei Loznitsa, réalisateur de « Une femme douce ».
Sergei Loznitsa, réalisateur de « Une femme douce ». Siegfried Forster / RFI

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