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Chine

Chine: des paysans du Net, «miracles» du «soft power» chinois

Ce sont des stars des réseaux sociaux qui parlent de la vie simple des campagnes. Des blogueurs dont la célébrité dépasse aujourd’hui la « grande muraille informatique chinoise » à l’image de Li Ziqi. Connues pour ses vidéos sur les traditions culinaires dans la province du Sichuan dans l’ouest de la Chine, cette jeune femme de 29 ans est aujourd’hui saluée par l’agence officielle Chine nouvelle pour sa contribution à la bonne image du pays.

Capture d'écran de la page youtube de la star du web chinois, Li Ziqi.
Capture d'écran de la page youtube de la star du web chinois, Li Ziqi. Capture d'écran
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De notre correspondant à Pékin,

C’est un « miracle » du softpower, de la « puissance douce » chinoise estime CCTV. La télévision centrale de Chine compare Li Ziqi au poète disparu Yu Gangzhong, dont les textes débordent de nostalgie pour son pays natal, ainsi qu’à la souris du film Ratatouille qui fait la cuisine avec des recettes de grand-mère.

« Miracle » du soft power

Li Ziqi cueille les châtaignes, prépare les tangroulou - les fruits confits glacés au sucre ou au miel -, ou marche dans les montagnes du Sichuan dans cette extrait d’une vidéo de dix minutes intitulé « pépins de melon, viande séchée, fruits secs et gâteau de neige pour la fête du printemps » qui a fait plus de 40 millions de vues sur Youtube, une plateforme censurée en Chine.

La jeune femme a une biographie à faire pleurer les claviers. Elle a perdu son père à l’âge de 6 ans explique CCTV. Elle a passé son enfance à ramasser du bois avec son grand père, avant de s’occuper de sa grand-mère tombée malade, qui lui a tout appris de la cuisine. Contrairement au déluge de posts patriotiques qui circulent habituellement sur le Net chinois, Li Ziqi ne fait pas de « compliments sur le pays » poursuit le commentaire diffusé sur le compte sinaweibo de la télévision Centrale de Chine qui a fait plus 1,6 milliard de clics. La jeune femme parle peu, elle dit quelques mots dans le dialecte de sa grand-mère, mais « tout le monde » comprend s’enthousiasment les commentateurs. Comme le musée de la Cité interdite et ses 600 ans d’histoire, l’agence Xinhua Chine Nouvelle estime ce jeudi que Li Ziqi contribue à comprendre la culture chinoise.

« Paysans ordinaires », buveurs de bière

Ce qui est remarquable dans cette histoire, c’est que Li Ziqi n’est pas un cas isolé. Plusieurs blogueurs de la campagne ont émergé ces dernières semaines, à l’image de Feng Jiachen surnommée par les internautes « la jeune femme balançoire » devenue une attraction pour les touristes à Xian, ville de l’armée de terres cuites de l’empereur a également été repérée par les médias officiels. A tel point que le système de balancier qui a fait sa célébrité était en rupture de stock dans l’usine qui le fabrique.

Même chose pour le plus célèbre de ces « Chinois ordinaires », qui répond au pseudo de Pangzai du Hebei. Grosse musique, bruits de verres qui s’entrechoquent, ce dernier se définit sur son compte Twitter comme un « paysan ordinaire » et, pour le coup ça ne s’invente pas, comme l’« inventeur de la technique de boire la bière en tornade. » La tête renversée en arrière, Pangzai est capable d’ingurgiter bouteille après bouteille d’un seul coup, entre deux bouffées de cigarette.

Ventre de bouddha, boule à zéro, lui aussi raconte son quotidien à la campagne dans cette province du nord-est voisine de Pékin. Et, sans mauvais jeu de mots, lui aussi fait un tabac notamment auprès d’un public étranger, le South China Morning Posta fait son portrait encore récemment. Ces célébrités « ordinaires » du Net chinois ont en commun de diffuser leur contenu également sur des réseaux occidentaux censurés en chine.

Après tout, même les portes paroles de la diplomatie chinoise disposent désormais d’un compte officiel Twitter. Et c’est là que le miracle est peut-être un peu trop... miraculeux au goût de certains. Elle est très jolie Li Ziqi, font remarquer les internautes, mais ces vidéos sont également très soignées presque professionnelles et « elle n’a pas les mains des paysannes des rizières. » Probablement des briseurs de rêve chinois.

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