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Corée du Sud

Deux sites sud-coréens ferment leurs commentaires après la mort de la star Sulli

Deux sites majeurs viennent d’annoncer la fermeture des commentaires dans leurs pages liées à l’actualité du divertissement. Cette décision survient quelques jours après le suicide de la star de la K-pop Sulli, une jeune chanteuse qui avait été victime d’une intense campagne de cyber-harcèlement.

La star de la K-pop Sulli s'est suicidée le 14 octobre dernier.
La star de la K-pop Sulli s'est suicidée le 14 octobre dernier. AFP/YONHAP
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De notre correspondant à Séoul,

Ce vendredi 25 octobre, Daum, le deuxième portail de Corée du Sud, et Kakao, la principale messagerie mobile du pays ont annoncé qu’ils allaient désactiver tous les commentaires en ligne dans la section divertissement de leurs sites.

Ils ont expliqué que « la quantité d’insultes » auxquels se livrent les internautes sur ces pages d’actualité « a atteint un niveau qui est devenu nuisible au débat public ».

Sans mentionner explicitement le drame, ils reconnaissent que cette décision est liée à la mort de Sulli, une jeune star de la K-pop de 25 ans, qui a mis fin à ses jours le 14 octobre dernier et qui avait souffert, pendant plusieurs années, d’une campagne d’insultes d’une rare violence sur les réseaux sociaux.

Cyberharcelée

Sulli, de son vrai nom Choi Jin-ri, était critiquée pour avoir ouvertement affiché sa liaison avec un rappeur, pour avoir montré sur Instagram des photos d’elle, très naturelle, dans son quotidien, ou encore pour s’être affichée en faveur de la légalisation de l’avortement...

Sulli provoquait des réactions misogynes parce qu’elle refusait de se conformer à l’image à la fois sexy, réservée et discrète, qui est attendue des femmes dans l’industrie du divertissement coréen. Le torrent d’insultes qui l’a frappée montre à quel point la société en Corée du Sud reste conservatrice.

S’il est peu probable que ce cyber-harcèlement intense soit la seule raison derrière sa décision tragique - la jeune star souffrait de dépression -, sa disparition soulève un vif débat sur la question des commentaires haineux en ligne.

Violence verbale grandissante

Beaucoup appellent même à une intervention du législateur. Les fans de Sulli sont persuadés que cette campagne d’insultes était la cause de sa dépression. Certains parlent même de « mort par les réseaux sociaux ».

D’autres exigent la fin de l’anonymat des commentaires ; la plupart des sites Internet coréens permettent en effet de laisser des messages anonymes. Cela fait des années que des lois sur le sujet sont discutées au Parlement. Et une pétition exige une législation « Choi Jin-ri », qui mettrait fin à cet anonymat.

►À lire aussi : Un film sud-coréen suscite une vague de commentaires misogynes et antiféministes

Mais il n’est pas sûr qu’une telle loi suffise. On observe en Corée une violence verbale grandissante sur les réseaux, notamment à l’encontre des féministes. Ces insultes misogynes sont alimentées par des sites extrémistes et provocateurs, dont le plus célèbre est appelé « Ilbe ».

Et de façon générale, le cyber-harcèlement fait des ravages, pas seulement chez les stars, mais aussi dans les écoles, parmi les jeunes générations. Les racines de cette cyber-violence sont profondes et multiples et désactiver les commentaires en ligne ne suffira pas à régler le problème.

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