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Hong Kong

Carrie Lam interdit le port du masque dans les manifestations à Hong Kong

Carrie Lam a pris la parole pour le confirmer, ce vendredi 4 octobre. Les autorités de Hong Kong viennent d’adopter des mesures d’urgence pour étouffer la contestation anti-chinoise qui dure depuis des mois. Avec une disposition phare : l’interdiction du masque dans les manifestations.

Le port du masque lors des manifestations à Hong Kong est désormais interdit.
Le port du masque lors des manifestations à Hong Kong est désormais interdit. AFP Photos/Nicolas Asfouri
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C’est officiel : les masques dans les manifestations vont être interdits. La cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam a invoqué vendredi 4 octobre une loi d'urgence qui n'avait plus été utilisée depuis 1967 pour interdire le port du masque dans le but d'en finir avec une crise politique sans précédent.

Pour le DAB (l'Alliance démocratique pour l’amélioration et le progrès de Hong Kong), c’est une très bonne nouvelle. Le plus important parti conservateur de Hong Kong, ouvertement proche des autorités chinoises, réclamait cette interdiction depuis des années, pour notamment lever l’anonymat des manifestants.

Sa porte-parole Elizabeth Quat rappelle, au micro de notre envoyé spécial à Hong Kong, Vincent Souriau, leur insistance pour que ces masques soient interdits :

« Les rapports de médecine montrent que le port du masque pousse les individus à se radicaliser. Depuis 2016, nous demandons qu’ils soient interdits lors des rassemblements, comme c’est le cas dans de très nombreux pays d’Europe, au Canada et aux États-Unis. C’est une mesure qui va faciliter la collecte d’information et les poursuites judiciaires. »

« Rétablir l'ordre à Hong Kong »

Maintenant, faut-il mettre en place un couvre-feu, instaurer l’état d’urgence ? Élizabeth Quat ne le dit pas comme ça. Mais elle promet de maintenir la pression sur le gouvernement :

« Les citoyens sont inquiets, ils nous écrivent pour demander des mesures, une réponse ferme de l’exécutif. Nous allons présenter un texte dès que possible afin de pousser Carrie Lam à faire encore plus pour rétablir l’ordre à Hong Kong. »

Pour la cheffe de l’exécutif hongkongais, « en tant que gouvernement responsable, nous avons le devoir d'utiliser tous les moyens à notre disposition pour mettre un terme à l'escalade de la violence et rétablir le calme dans la société ».

Carrie Lam rappelle que c'est lors d'une réunion spéciale qui s'est tenue ce vendredi, que le chef de l'exécutif du Conseil a décidé d'activer les lois d'urgence et de créer une nouvelle loi interdisant de se couvrir le visage. « Même si la loi porte dans son intitulé le terme d'urgence, Hong Kong n'est pas dans une situation d'état d'urgence, et nous ne proclamons pas l'état d'urgence à Hong Kong » a-t-elle précisé.

« Nous faisons face à un sérieux danger, je dirais même une menace grave et importante qui pèse sur la population ».

►À écouter aussi : Invité de la mi-journée - Affrontements à Hong Kong : « il y a une escalade en raison de l'absence de réponse politique »

Carrie Lam a également rappelé qu'il fallait stopper la violence et restaurer le calme le plus rapidement possible.

L’interdiction du masque dans les rassemblements non autorisés prend effet dès ce samedi 5 octobre, et les nouvelles manifestations annoncées pour ce week-end.

Les manifestants prêts à garder leurs masques

Mais dans l’hypercentre de Hong Kong, plusieurs boulevards sont paralysés et le cortège grossit à mesure que les Hongkongais finissent leur journée de travail et rejoignent le rassemblement. Les manifestants sont encore masqués, une manière de résister après la décision des autorités.

L’interdiction de se masquer n'entre en vigueur que ce soir, mais déjà la jeunesse l’assure : « Pas question d’arrêter. Oui, on a peur, oui, ils peuvent nous interpeller… Mais si c’est le cas, on continuerait à visage découvert. »

Au-delà des masques, c’est aussi et surtout cette loi d’exception qui inquiète. « Si l’exécutif peut prendre des mesures tout seul, sans passer par le Parlement, alors bientôt : couvre-feu, état d’urgence, arrestations arbitraires, camps de rétention… Ils peuvent aller très loin sans aucun filet de sécurité », disent les manifestants.

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