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Rohingyas / Birmanie

Crise des Rohingyas: Aung San Suu Kyi dans le viseur de l'ONU

Face aux accusations de crimes contre l'humanité perpétrés par l'armée, la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi doit rendre des comptes, affirme une commission d'enquête de l’ONU. 600 000 Rohingyas encore présents en Birmanie sont menacés de génocide.

Aung San Suu Kyi le 17 juillet 2019.
Aung San Suu Kyi le 17 juillet 2019. AFP/Thet Aung
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Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche

En un an, la liste des personnes soupçonnées de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité ou de crimes de génocide s'est considérablement étoffée. De six noms lors du dernier rapport de la commission d’enquête, elle est passée à une centaine aujourd'hui. L'ONU accuse l'armée et ses généraux. Mais les soupçons pèsent de plus en plus sur Aung San Suu Kyi.

« Dans notre premier rapport, nous avons dit que Aung San Suu Kyi n'était pas directement responsable [des crimes commis contre les Rohingyas, ndlr]. Mais la dirigeante n'a pas été aussi claire qu'on aurait souhaité. La question se pose donc de savoir si elle pourrait être impliquée », explique Marzuki Darusman, le président de la commission d'enquête de l’ONU.

Prudence reste donc de mise du côté des Nations unies, qui refusent d'accuser formellement la prix Nobel de la paix. Reste que la dirigeante birmane n'a pas non plus les mains liées dit un autre membre de la commission d'enquête, Chris Sidoti.

► À lire aussi : Birmanie: deux ans après, retour sur les dates clés de la crise des Rohingyas

« Ce sont les civils qui contrôlent l'éducation et les enfants rohingyas n'ont pas accès aux écoles. Ce sont les civils qui sont en charge de la santé et les Rohingyas dans les camps de déplacés en sont privés. Le parti d'Aung San Suu Kyi dirige la justice. Il contrôle toutes les lois du pays sauf celles inscrites dans la Constitution. Plus le temps passe, et plus il sera impossible pour les civils du gouvernement birman d'échapper à leurs responsabilités devant un tribunal pénal international », insiste-t-il.

Les enquêteurs en sont certains : cela pourrait prendre des années, mais les responsables des atrocités en Birmanie seront jugés un jour. Un mécanisme indépendant va continuer à collecter les preuves qui pourront être utilisés lors d'un éventuel procès.

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