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Birmanie

Birmanie: critiques envers la Commission nationale des droits de l’homme

La Commission nationale des droits de l’homme est une nouvelle fois sous le feu des critiques dans le pays. La semaine dernière, elle a rendu son rapport sur le suicide d‘un jeune homosexuel birman. Un drame qui avait suscité l’indignation de la communauté LGBT du pays.

Un sympathisant de la communauté LGBT du Myanmar affiche une banderole lors d'un rassemblement organisé pour protester contre le décès de Kyaw Zin Win près de l'Université impériale du Myanmar à Yangon le 28 juin 2019.
Un sympathisant de la communauté LGBT du Myanmar affiche une banderole lors d'un rassemblement organisé pour protester contre le décès de Kyaw Zin Win près de l'Université impériale du Myanmar à Yangon le 28 juin 2019. © Ye Aung THU / AFP
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De notre correspondante à Rangoon,

Si ce rapport de la Commission des droits de l’homme en Birmanie est critiqué, c'est parce qu’après plusieurs semaines d'enquête, la Commission est arrivée à la conclusion suivante : si le jeune birman s’est suicidé, c’est parce qu’il était « faible mentalement ».

Selon ses membres, personne ne peut donc en être tenu responsable. Une conclusion qui surprend, car avant de mourir, le Birman de 26 ans a laissé un message sur le réseau social Facebook : il a raconté le harcèlement qu’il a subi, ses collègues le forçant notamment à révéler au grand jour son homosexualité.

Pourtant, la Commission des droits de l’homme rejette la faute sur la victime, les organisations LGBT demandent donc à ce que l’ensemble du rapport - dont ses recommandations - soit rendu public.

Les critiques contre cette Commission sont fréquentes en Birmanie

La Commission a été créée pour protéger les droits de l’homme des citoyens en 2011, lorsque la junte militaire s’est dissoute et que le général Thein Sein a été nommé président. L’an dernier, elle a reçu plus de 3 000 plaintes, selon son président, principalement pour des problèmes d’expropriations de terres.

Dans une interview au journal Eleven, il explique que le travail est plus compliqué dans les zones de conflit, car les membres de la Commission n’ont pas toujours le droit de se rendre sur place.

Sauf que selon plusieurs associations, la Commission ne veut pas enquêter sur les crimes commis par les militaires. En mai, dans l’État de l’Arakan où une guérilla combat l’armée, plusieurs villageois ont été arrêtés par la police. Six d’entre eux ont été tués par balle pendant leur détention.

Selon la version des militaires, ceux-ci ont tiré pour se défendre. Une version répétée par la Commission des droits de l’homme avant même d'enquêter sur le terrain. Elle y est allée depuis, mais ses conclusions n’ont pas été rendues publiques.

En septembre, le mandat de plusieurs de ses membres prend fin

Ce sera l’occasion de réformer cette Commission, c’est en tout cas l’appel de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme. Réformer son fonctionnement et notamment la sélection de ses membres, un processus qui manque de transparence.

Deux d’entre eux sont des anciens de l’armée birmane, par exemple. Un problème, puisque les militaires sont responsables d’une grande partie des violations des droits de l’homme dans le pays. Les associations demandent aussi plus de pouvoir pour cette Commission.

Pour l’instant, cette dernière enquête puis envoie ses recommandations aux ministères concernés, mais la Commission n’a pas de pouvoir d’action si ses demandes restent lettre morte.

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